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Citation de Livretoi


Beaumarchais (en duel contre le Duc, tout en ferraillant) : Gudin, j’aurai besoin de votre témoignage… Accepter de me battre avec un homme considérable… peut me valoir nombre d’ennuis. Car j’ai déjà tué un homme en duel.
Le Duc : Soyez tranquille : vous n’en tuerez pas deux !

Goëzman : Voici, Messieurs, la simple et unique pièce de ce procès : un morceau de papier, signé avant sa mort par le banquier Duverney, et qui spolie honteusement son héritier, le comte de la Blache – ici présent ! – au profit de sieur Caron (il désigne Beaumarchais) que nous devons juger aujourd’hui.
Or, ni Monsieur de la Blache, ni les experts nommés par la Cour, ne reconnaissent comme authentique la signature du banquier Duverney. Dès lors, qui devons-nous croire ? Un homme respecté de tous… (il désigne La Blache) et qui, depuis toujours, honore sa position, ou bien un amuseur public, un producteur d’illusions, dont le nom même est un mensonge et qui doit sa fortune au décès providentiel de ses deux malheureuses épouses ?
Messieurs, je le déclare avec toute la solennité qui de rigueur en ces lieux, cet homme est un faussaire – un faussaire et un imposeur dont nous devons purger la société !

Beaumarchais : La vérité vient, mes amis, elle approche ! Mais une fois lancée, Monsieur le conseiller, il sera dangereux de vouloir l’arrêter.
Goëzman (furieux) : Monsieur, vous n’êtes pas ici au théâtre.
Beaumarchais : On peut le regretter, car chez les comédiens, on sent percer souvent une sincérité des plus rares en ces lieux !

Césaire : La dame que vous attendiez, Monsieur.
Pleine de grâce et de simplicité, l’inconnue a franchi le seuil. Césaire a refermé la porte derrière elle. Ils se regardent en silence.
Beaumarchais : (ému par sa beauté) : J’ignorais que je vous attendais, mais me voilà heureux de l’avoir fait…
Il se rapproche d’elle et cherche au fond de sa mémoire.
Beaumarchais : Je vous connais… Oui, je vous reconnais ! Le tribunal des Chasses… et mon duel !
L’inconnue (souriante) : Je vous ai connu désarmé.
Beaumarchais : Je le suis plus encore en ce moment.

Beaumarchais : Qu’écrivez-vous ?
Morande : Des horreurs… seulement des horreurs. J »inonde cette ville de lettres anonymes et de pamphlets signés que personne ne lit ! Ce n’est pas comme vous, Monsieur de Beaumarchais…
Beaumarchais : ET de quoi vivez-vous ?
Morande : Mais de la non-publication de mes œuvres ! On me donne beaucoup d’argent pour quelles ne sortent pas de chez l’imprimeur.

Morande : Je donnerais ma fortune pour avoir écrit cela !
Beaumarchais : Si j’en juge par votre habit, l’hommage n’est pas mince…

Conti : Monsieur Gudi, si j’étais mon cousin le roi, je crois que ce pamphlet, loin de me consterner, me fouetterait le sang… et qu’il provoquerait ainsi chez moi un sursaut capable de donner un héritier à la couronne. Oui, Monsieur, je me redresserais. Et sans tarder !
Gudin : Oui, si Sa majesté pouvait avoir votre sens de la plaisanterie…

Conti : Savez-vous ce que Voltaire m’a dit de notre ami ? « Beaumarchais ne sera jamais tout à fait Molière parce que sa vie l’amuse beaucoup plus que son œuvre. »
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