Extrait 2
Sainte- Anne
je vis seul vous l’avez compris
dans ce deux-pièces dont j’ignore
si je pourrai payer le terme
demain (le vent soudain s’aigrit
ce fichu coiffeur du dimanche
arrache les cheveux cuivrés
du seul arbre du voisinage
et nous nous regardons navrés)
des musiques foraines graissent
le ciel bas menacé d’orage
une voix par un microphone
raccole peut-être des anges
ayant piqué dedans un vase
ébréché des fleurs inconnues
j’attends l’Ange qui doit venir
des hauts de Meuse où j’ai vécu