Que l'on débouche un clavelin de château-chalon plus que centenaire, que lentement on verse dans la carafe l'or liquide, sans jamais en épuiser les parfums (les "insondables" parfums, dirait le pédant que je suis un peu), et que se répande dans la chambre doucement durant des heures d'attente le mystère odorant de ce miel qu'aucun souffle n'évapore, on est saisi par le sentiment de percevoir un miracle, non pas celui d'une jeunesse incongrue, ni d'une étrange longévité, mais bien une espèce de permanence ou d'entêtement d'un réel palpable, et c'est comme si, d'une boucle à l'autre de l'oméga, on venait de transvaser l'infini.