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Critiques de Jean-Claude Thibaud (4)
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L'Oiseau des pluies

J’ai été plongée dès les premières lignes dans cette correspondance passionnée entre deux femmes momentanément séparées par les obligations professionnelles de l’une. Elles expriment dans leurs lettres le manque de l’autre, ainsi que d’un enfant, leur passion, leur détresse, et se narrent, encore une fois, leur première rencontre, puis les suivantes. Les scènes érotiques sont donc habilement entrecoupées par des souvenirs, permettant de donner une âme à ces deux corps de femmes qui s’écrivent et de s’y attacher davantage. J’ai notamment apprécié le passage sur la lecture, qui occasionne la rencontre entre les deux amantes. Celle restée à Saint-Aulaye est bibliothécaire et répond ainsi à la demande d’un coup de cœur de l’inconnue : (...)



En revanche, j’ai moins apprécié certains passages plus ou moins virulents contre la gent masculine : leur manque de délicatesse envers les femmes est notamment attaqué à plusieurs reprises, bien que le désir d’une verge semble toujours présent chez les deux narratrices. Cela participe également à la construction de leur personnage et de leur relation, mais la répétition de cette idée m’a déplu ; le dire une seule fois aurait suffi, puisque cela n’apporte d’après moi rien de plus au récit. J’ai également été un peu déçue par la fin qui, de même, apporte peu au texte d’après moi : elle est certes émouvante, mais me semble un peu de trop. A vouloir jouer la surprise dans sa chute, l’auteur l’a mal préparée.



Pour terminer cet avis sur une note plus positive, je reviens au style de Jean Claude Thibaud qui m’a bien plu : il est tout autant capable de fantaisie que de sobriété, comme le montre l’évolution du texte, entre les premières parties épistolaires très imagées et l’épilogue dans une narration classique à la troisième personne plus distant. Les scènes érotiques notamment sont l’occasion de multiplier les métaphores, dans un style luxuriant et riche, tel que je l’affectionne. Malheureusement, ici encore, ça m’a semblé parfois trop. Les métaphores suivantes par exemple m’ont semblé maladroites et un peu lourdes :

« La nuit va bientôt fermer ses volets. » [p. 7]

« Ce juin d’été a labouré mon âme » [p. 7]

« Les yeux ne perlaient pas encore une fleur de larme » [p. 23]



Dans l’ensemble, je garderai de cette nouvelle le souvenir d’un texte plaisant et agréable à lire, malgré quelques petits défauts.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Œuvres érotiques complètes

Ce recueil, bien qu'étant des nouvelles du même auteur, nous offre trois univers complètement différents.



Je ne vais pas vous donner trois avis, mais bien un avis global sur les trois nouvelles.



J'ai toujours été admirative de voir comment une seule personne peut nous emmener voyager dans des univers complètement différents, alors que l'on pourrait s'attendre à ce que ces univers se ressemblent de près ou de loin.



Jean-Claude Thibaud possède une plume que je qualifie non seulement d'unique, mais également très plaisante à lire, elle est douce et nous emmène là où l'auteur veut nous emmener.



Le niveau érotique se laisse lire sans difficultés, les mots utilisés ne sont pas choquant comme dans certains livres érotiques. Cela ouvre les portes aux personnes voulant tenter ce genre de littérature.



Pour ma part, j'ai passé un très bon moment à lire ces trois histoires, et je ne peux que vous conseiller de les lire vous aussi, même si ce genre littéraire ne fait pas partie de vos lectures habituelles.
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L'Oiseau des pluies

Très bien écrit.

Magnifique, une justesse des "mots" entre ces deux êtres qui s'aiment.
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La Résidante du palais





Thibaud, La résidante du palaisVoici un véritable bijou de la collection, dont la lecture m’a fortement impressionné. C’est sur la piste des champignons, qu’un été extraordinaire a fait pousser à foison, que le narrateur nous fait pénétrer dans les forêts cévenoles où :



« les bois regorgeaient de trompettes-des-morts, de girolles, de trompettes-chanterelles, de cèpes, de lactaires, de tricholomes équestres, de cortinaires, d’armillaires couleur de miel… »



Derrière la muraille verdoyante des arbres, le narrateur mène la vie retirée d’un forestier, bien à l’abri de la civilisation et des – femmes. Le lecteur sait déjà que c’est une configuration assez particulière de son corps qui lui a fait choisir cette vie aux allures monacales, qui sera pourtant perturbée par l’apparition de la belle et sensuelle Cynthia.



Celle-ci, attiré tout d’abord par les champignons que le narrateur vend au marché, se révèle bientôt être une digne rivale de la divine chasseresse et se met aux trousses de notre ermite qu’elle arrive à débusquer dans son terrier. L’inévitable se produit, et l’histoire à la « boy meets girl » se termine évidemment, fidèle aux préceptes du genre, dans la couche du solitaire finalement pas si farouche que ça, et le couple s’enfonce dans une nuit torride où il se transformera dans la légendaire bête à deux dos, métamorphose que n’aurait pas désavouée le célèbre exilé de la Mer Noire.



Le charme de ce texte réside principalement dans l’évocation des interminables bois des Cévennes, avec leur nature luxuriante et son caractère sauvage qui déteint sur les rencontres humaines et leur restitue la force et la beauté primitives d’une nature à l’abandon. Le récit est ponctué d’instants inoubliables, comme celui de la douche improvisée avec sa belle poésie rustique, ou la tendre passion du narrateur pour les champignons. Passion amplement récompensée parce que ce sont eux finalement qui ont établi le contact entre le forestier et sa belle citadine.



Dommage seulement que l’auteur ait choisi une construction assez compliquée pour un texte finalement très court, avec plusieurs cadres dont le dernier, complètement étranger au récit, n’apporte strictement rien à l’intrigue. Il aurait mieux valu faire confiance au bistouri du médecin, interlocuteur du narrateur, pour s’en débarrasser. Mais ce petit bémol n’enlève rien à la beauté de l’histoire de la « Résidante du palais », dont je recommande très fortement la lecture.



http://postlucemtenebrae.eu/?p=3301
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