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Citation de AuroraeLibri


Le lointain, la nouveauté et l'altérité faisaient peur. Mais on redoutait tout autant le prochain, c'est-à-dire le voisin. Dans tous les grands ensembles de notre univers concentrationnaire, on s'ignore souvent d'une porte à l'autre d'un même palier. On connait mieux les bruits de l'appartement proche que le visage de ses habitants. Aussi vit-on dans la grisaille et la monotonie d'un anonymat cent fois répété. Autrefois, au contraire -dans "ce monde que nous avons (en grande partie) perdu"- on connaissait le voisin et dans bien des cas on le connaissait trop. Il pesait sur vous. Un horizon étroit ramenait perpétuellement les mêmes gens les uns près des autres délimitant un cercle de passions tenaces, de haines réciproques, sans cesse alimentées de nouvelles rancoeurs. Aussi était-ce une chance hautement appréciée d'avoir un ami à portée de la main.

Première partie : Les peurs du plus grand nombre
Chapitre I. Omniprésence de la peur
§2. Le lointain et le prochain; le nouveau et l'ancien
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