"Il y a de toutes petites choses juste jolies, des bonheurs simples, dont vous vous privez."Même si je n'identifie que rarement ces "instants Herta", je crois que je commence à comprendre mon psy. En plus je constate qu'à table je dis autant de conneries, pas meilleures à jeun qu'alcoolisé. Je remporte d'ailleurs le même succès... mitigé.
Après que nous sommes arrivés chez elle, je dépose quelques unes de nos courses dans son frigo et, dans la porte, ça ne m'échappe pas, une bouteille de vin blanc entamée et rebouchée. On se regarde, les yeux dans le goulot, c'est moi qui gagne.
La mauvaise lune en débordant sur l'aube commence à me courir sur le haricot des humeurs.
Ce qui fixe le monde et le stabilise, nous l'avons vu, c'est seulement la naissance du médiateur, du "gluten", qui articule et unit l'esprit et le corps, l'invisible et le visible. Cette place, c'est celle-là même qu'Henry Corbin a retrouvée comme étant la place de l'Ange et qui, chez Fludd comme chez More, est celle du corps spirituel où le feu s'atténue, se revêt d'un vêtement qui le rend communicable et qui n'est autre que la matière elle-même glorifiée, c'est-à-dire dépouillée de ses ténèbres. le Christ, enseigne Fludd, est le fruit de l'arbre de vie, qui retient les deux principes opposés - Hokma et Bina - de persévérer dans leur stérile balancement : et la faute d'Adam, curieux de discerner bien et mal, est d'avoir réveillé cette division à laquelle il n'a pu ensuite échapper et dont il est devenu la victime. Peut-être ce péché est-il celui-là qu'a répété l'Occident, et qu'Henry Corbin définissait si bien, dans son dernier texte, comme "l'impuissance à concevoir le niveau et le moment d'une médiation déterminant un monde médian à la fois corporel et spirituel".
(Sophia Céleste et Sophia Terrestre - p. 166)