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Citation de babel95


Delestran et Beaumont quittèrent l'institut médico-légal peu avant midi avec la sensation étrange de renaître. Sitôt la porte franchie, ils furent éblouis de lumière, l'air brûlait leurs poumons. Comme après chaque autopsie, ils marchaient d'un pas hésitant en regardant tout autour le monde s'agiter. C'était toujours pareil, il fallait un peu de temps avant de reprendre sa place parmi les vivants lorsqu'on avait fréquenté la mort de si près. On se sentait quelqu'un d'autre, en transit entre deux mondes, avec néanmoins la conviction d'être privilégié. On promenait sur les choses un regard neuf, on s'étonnait d'en faire partie. On se sentait au fond un peu plus vivant que les autres en retrouvant la capacité de s'enthousiasmer du moindre rien, une ligne blanche dessinée dans le ciel par un avion, un parfum en suspension dans le sillage d'une femme... Même le vrombissement d'une grosse cylindrée pouvait devenir agréable.
Delestran et Beaumont longèrent la Seine en silence, dans le sens du courant. Notre-Dame puis la maison-mère du 36, le Louvre et ses trésors sur l'autre rive, le musée d'Orsay, le dôme des Invalides étincelant sous le soleil.... Paris leur apparaissait soudainement comme un concentré de richesses et de beauté.
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