Déjà l’assassin force mon respect. Non seulement parce qu’il a connu une expérience rare, mais qu’il s’érige en dieu, soudain, sur un autel, qu’il soit de planches basculantes ou d’air azuré. Je parle, bien entendu, de l’assassin conscient, voire cynique, qui ose prendre sur soi de donner la mort sans en vouloir référer à quel-que puissance, d’aucun ordre, car le soldat qui tue n’engage pas sa responsabilité, ni le fou, ni le jaloux, ni celui qui sait qu’il aura le pardon : mais bien celui que l’on dit réprouvé, qui, en face que de soi-même, hésite encore à regarder au fond d’un puits où, pieds joints, en un bond d’une risible audace, il s’est, curieux prospecteur, lancé. Un homme perdu.