Pour beaucoup ce furent leurs derniers rêves. Pendant les combats on se crie dessus pour surmonter les explosions, on incendie les maisons ennemies, et on laisse les camarades violer les femmes ennemies parce qu'on ne trouve plus de mots assez forts pour les en dissuader et on tue leurs grands-pères qui ne sont pas partis ; on avance, c'est le maître mot, et quand les ténèbres tombent, on chante, parfois on couche, on se réchauffe sous la même couverture, on couche entre camarades, contre le froid et l'insomnie et les cauchemars, on fornique parce que c'est ainsi que les corps harassés se rebellent dans ces bivouacs.