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EAN : 9782073025654
Gallimard (17/08/2023)
3.54/5   56 notes
Résumé :
Budapest, hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l’une juive, l’autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés. Débrouillardes et vives, toujours en alerte, elles se donnent pour mission d’organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l’Armée rouge.
Longtemps après la fin de la guerre, Sheindel revient à Budapest, et entame une longue ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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La seconde guerre mondiale n' a pas épargné, la vie des juives, des tziganes et bien d'autres malheureusement. C'est l'histoire de Sheindel et Izeka, nées dans des familles décimées, une est tzigane et l'autre juive, Malgré leur jeunes âge, elles font tout pour passer entre les mailles des persécuteurs, Elles trouvent refuge dans un zoo, une pointe , une source de bonheur, elles soignent, nourrissent les animaux avec l'aide de Dumitru mais les bombes, les soldats, les font revenir à la réalité, seuls les animaux apercevra leurs maux, deux âmes en peine. Les aléas de la vie, à la fin de la guerre, elles seront séparées, une quête , un espoir , une pensée pour se retrouver, Arriveront elles à exaucer ce voeux, Un livre ,dur par le sujet, mais l'auteur nous la raconte d'une manière subtile, sensible, avec une pointe de poésie, Il met en avant, et avec dextérité la psychologie des deux jeunes filles en avant, et ce lien précieux, qu'elles ont tissé avec les animaux, Ce roman est bouleversant, émouvant, une ode à la vie, à l'amour et à l'espoir. Une histoire qui ne nous laisse pas indifférente, une histoire qui nous prend aux tripes, difficile de sortir indemne d'un tel récit.
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°°° Rentrée littéraire 2023 # 17 °°°

Cela commence comme dans un conte. Deux fillettes d'une dizaine d'années vivent dans un zoo et s'occupent seules des animaux présents, trayant les rennes, biberonnant un bébé tigre, dormant avec les lamas, s'amusant des facéties d'une maman orang-outang ou admirant la redoutable bande de hyènes.

Sauf que les animaux ne parlent pas et qu'aucune anthropomorphisation ne ressort. Sauf que nous sommes durant le terrible hiver 1944-45, à Budapest, ville martyre occupée par la Wehrmacht et assiégée par l'Armée rouge. Sauf qu'Izeta est tzigane, Sheindel juive, et qu'elles sont les seules rescapées de leurs familles assassinées par les Nazis ou leurs alliés Oustachis et Croix-fléchées. Un jeune homme, Dumitru, lieutenant vétérinaire de l'Armée rouge, vient régulièrement les aider, touché par le destin des fillettes.

C'est ce décalage née de la collision entre conte enfantin et la réalité terrible de la guerre qui rend la première partie absolument sublime. Dans un décor d'apocalypse d'une ville ravagée par les bombardements et d'un zoo laissé à l'abandon après que des hommes affamés aient tenté de s'en prendre aux pensionnaires, le lecteur découvre ébahi le huis clos de cet arche de Noé. La poésie l'emporte sur la Mal et la Mort qui rodent à l'extérieur car seuls des enfants sont encore capables de s'amuser, de s'émerveiller, de se réchauffer à une amitié naissante, même quand le quotidien est dur.

« La stalle des lamas bruissait de mâchonnements lorsqu'elles avancèrent sur la pointe des pieds dans le foin. Un couple s'écarta pour les accueillir. Ils s'appelaient Flor et Diego et appréciaient leurs deux jeunes filles au pair. Sans ôter leur manteau les deux filles se glissèrent au chaud, Izeta se mit à pleurer.
Tu as du chagrin ?
Non, trop fatiguée. Trop, trop. On est petites quand même. 
Le sommeil ne les emporta qu'un temps. Quand Izeta se réveilla, elle sentit que Sheindel l'observait, elle lui prit la main.»

Les animaux jouent un rôle fondamental dans ce roman. Izeta et Sheindel cohabitent et se lient avec eux. Elles doivent leur survie à avoir aimer ces animaux à un moment de leur vie où elles n'avaient plus personne à aimer. Ils resteront des repères durant tout le roman.

C'est vraiment très fort de voir comment Jean Hatzfeld utilise la faune sauvage, même issue d'une longue captivité, pour célébrer son génie d'improvisation, son fascinant libre-arbitre qui leur permettent de s'adapter à des situations nouvelles, bien loin de l'agitation des hommes. Dans l'urgence à survivre, les animaux joignent leur force à celle des fillettes, mettant de côté les déterminismes naturels habituels. Certaines scènes de la première partie sont époustouflantes et laissent une empreinte puissante dans les têtes, les rétines et les coeurs.

Comme le fait comprendre le titre, les deux fillettes seront séparés à la fin du siège. Puis l'auteur propose une magnifique ellipse narrative qui nous amène plus de quarante ans après et nous fait quitter les rives du conte. Les guerres sont toujours présentes en Europe, le long de imperturbable Danube, toujours sous le regard des animaux, mais cette fois, elles se sont déplacées : à Vulkovar puis Sarajevo pendant les guerres liées à l'implosion de la Yougoslavie.

«  Parfois, je pense surtout à papa, dit Izeta. Ou surtout à maman. Ça dépend. Maman disait : On devient ce qu'on a perdu. Tu nous imagines nous, si on devient tous ceux ... Tu penses comment à tes parents ? »

A partir des parties plus récentes, Jean Hatzfeld impulse une réflexion limpide sur le temps et la mémoire façonnée par l'enfance, que les souvenirs soient heureux ou douloureux. Les souvenirs des morts sont omniprésents pour ceux qui ont survécu, ici à la Shoah ou au Goulag, mais lorsque la mémoire se partage, elle peut apporter un certain apaisement.

Une très belle lecture portée par une écriture classique de haute tenue qui développe une émotion discrète et persistante qui surgit régulièrement en embuscade pour toucher profondément.
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1944-1945, après leur retour de Roumanie, Izzeta, et sa famille Tzigane, retrouve avec joie, leur maison, à Gorica, sur une hauteur de Sarajevo, ils se croyaient à l'abri, mais la guerre est partout. Des Oustachis, les attaquent, les volent et les parquent dans le camp de Jasenovac, en Croatie, la dernière fois, qu'elle a vu sa famille. Un parcours chaotique, elle va se réfugier dans le zoo de Budapest, au milieu de centaines d'animaux, livrés à eux-mêmes.

Sheindel et sa famille juive, réfugié à Angyalföld, un quartier nord de la ville, vivent sur le parvis d'une église, autour d'un feu de bivouac, ils sont dénoncé par un habitant, à une patrouille de Croix-Fléchées, qui les fusille tous. Sheindel qui est dans l'église, sera la seule, à pouvoir s'enfuir et se cachera aussi dans le zoo.

La seconde guerre mondiale, entre les allemands et les Russes, fait rage, la Gestapo, avait ordre d'éliminer, tous les juifs et les tziganes. Pendant ce temps, les deux filles s'occupaient des animaux, essayaient de les sauver, les nourrir, avec le peu de moyens qu'elles avaient, pire que l'arche de Noé, il y avait toutes sortes d'espèces, il en arrivait de partout, j'ai eu l'impression, que toute la faune terrestre s'était donné rendez-vous au zoo de Budapest.

L'armée rouge, assiège Budapest et en la personne de Dumitru, lieutenant vétérinaire, elles trouvent un peu d'aide pour soigner les bêtes malades ou blessées et pour se nourrir. Elles travaillaient toute la journée, trouvaient un peu de chaleur au milieu des lamas, pour s'endormir. Les hyènes les défendaient, une belle relation, avec une femelle orang-outan et son petit.

Elles font le maximum pour sauver une majorité d'animaux : « Ce sont les cris éraillés d'un vol d'ibis au fil du fleuve qui leur ont inspiré l'idée parce que, peu après leur passage, des pélicans échappés du zoo disparaissaient dans la même direction. Les bourrasques les déportaient en larges courbes, mais on voyait qu'ils revenaient sans cesse vers l'eau. le lendemain, à la tombée de la nuit, ce fut la fuite ventre à terre d'une bande de loutres, qu'elles aperçurent, talonnées en désordre par des blaireaux et des ratons laveurs et, en fin de cortège, un grand dadais de babouin trop désemparé pour rester seul. Ils empruntaient cette rue menant au fleuve, filaient sur les quais ou, pour les bons nageurs, plongeaient dans l'eau. Après avoir tout bien observé, les filles en avaient déduit que les animaux savent ce qu'ils font lorsqu'ils sont libres et pressés de le faire, et elles avaient décidé d'en entrainer d'autres sur la même voie. »

A la fin de la guerre, elles furent séparées, se retrouveront-elles ?

Cinquante ans plus tard, dans la deuxième moitié du livre, nous retrouverons l'une d'elle, en Yougoslavie, en compagnie d'un journaliste, à qui elle raconte leur histoire, tout en espérant retrouver son amie.

Tu la retrouveras de Jean Hatzfeld, un roman, sur une amitié indéfectible, une enfance difficile, l'innocence gangrénait par cette guerre, ces tueries immondes, des scènes d'horreur, sur les animaux dans ce zoo.

Très bien écrit, mais j'ai trouvé le temps long dans la première partie, ça tourne en rond sur les animaux, des scènes difficiles et un peu déçue par la suite, ce n'est que mon ressenti personnel. Allez voir les autres critiques, dont celle de Kirzy, qui m'a donné envie lire ce livre.



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Budapest, Hongrie, Hiver 1944. le pays est occupé par l'armée allemande depuis plusieurs mois. L'armée rouge n'est pas loin, déterminée à libérer la ville. Les tirs et les bombes déciment tout. Les lois anti-juives sont appliquées à la lettre. Les nazis et l'armée hongroise déportent et assassinent la population juive et tzigane. C'est la terreur dans les rues de la capitale. On ne sors pas, on s'enferme et on espère la libération rapidement. Et, dans tout ce chaos, une petite fille juive se retrouve seule, livrée à elle-même.

Elle s'appelle Sheindel. Sa vie est en danger. Alors, parcourant les rues, les parcs, les lieux les moins fréquentés, elle cherche à se réfugier quelque part. Elle arrive dans le zoo de Budapest. Là, au milieu des enclos et des animaux, une autre petite fille se cache. Elle s'appelle Izeta, elle est tzigane.

"Tu la retrouveras" fait partie de la rentrée littéraire 2023. Dans son nouveau roman, Jean Hatzfeld parle de la survie de deux enfants en danger de mort durant la Seconde Guerre mondiale. Une survie qui repose sur la force de leur soutien, de leur bravoure, du réconfort qu'elles se portent et de l'affection des animaux dans un monde qui semble si loin de tout, si ce n'est les bombardements qui leur rappellent la réalité à chaque instant.

Puis, l'auteur traverse le temps jusqu'en 1995. Il emmène le lecteur en Yougoslavie alors qu'une nouvelle guerre éclate. Un journaliste français parcourt les villes et rencontre l'une d'elles. Elle l'accueille, lui parle du passé. Il écoute son histoire, celle d'une quête de longue date destinée à retrouver son amie.

Il s'agit d'un roman qui parle de l'enfance, de l'innocence, d'une amitié et d'une solidarité au coeur de l'horreur de la guerre mais aussi de l'antisémitisme, de la déportation et des tueries quotidiennes.

C'est très bien écrit et, malgré le contexte, c'est raconté avec beaucoup de vie et d'espoir.

Une magnifique plume !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Pendant de nombreuses pages on a l'impression de lire un conte animalier :
1944 Budapest : l'armée allemande est en déroute sous les coups de l'Armée rouge. Deux petites filles, Izeta la Tzigane d'origine moldave et Sheindel la Juive bosniaque se réfugient dans l'enceinte du zoo parmi les animaux. Elles se lient d'amitié et prennent soin des animaux qu'elles libéreront peu à peu. S'entraidant les uns les autres, ces animaux et ces enfants semblent avoir le seul comportement « civilisé » dans la fureur du monde orchestrée par les humains. La fin de la guerre les séparera. Izeta et Sheindel se retrouveront-elles ? Et ce d'autant plus que la folie humaine se déclenchera de nouveau dans les Balkans cinquante ans plus tard.
Le portrait de ces animaux si humains est particulièrement réussi ainsi que la description de leurs rapports avec les deux jeunes filles. On sent le respect et l'amour que l'auteur leur porte.
De même les lignes consacrées aux cultures tziganes et juives dans ces pays sont passionnantes.
Voilà un texte empreint d'une grande beauté et profondément humain.
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critiques presse (2)
LeFigaro
07 décembre 2023
"Tu la retrouveras" ne se départira pas de ce mélange de poésie et de tragédie, d’innocence et de violence.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
07 septembre 2023
Un roman sombre et lumineux dans un univers rendu joyeux par cette énergie de l'espoir qui mène ces deux jeunes filles.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ils étaient sûrs qu'au bout de la plaine de Hongrie, les lamas avaient décroché du Danube assez vite, au pied des contreforts des Carpates méridionales. Leur instinct montagnard lles avait certainement attirés plein nord en Transylvanie, puis dans le Maramureş, et plus loin dans les montagnes tchèques ou polonaises. Ou ukrainiennes, qui sait ? L'erreur serait de les croire incapables de se débrouiller à l'issue d'une longue captivité, la faune sauvage s'adapte à toutes les situations nouvelles, à une condition, avait insisté le garde-chasse, ne pas être stressée par les humains. Voilà l'ennemie, l’animosité innée de l'humain.
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Frédéric eut des scupules à lui avouer que parfois la fatigue leur tombe dessus et que tout devient alors lugubre,et qu'on en a marre d'écrire les gravats ,les gens qui titubent trop désamparés pour marcher droit ,les caves et le peur,et qu'il avait eu envie d'une histoire de beauté , de belles personnes , d'enfants en compagnie d'animaux fiers et heureux de ce qu'ils étaient.
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Pour beaucoup ce furent leurs derniers rêves. Pendant les combats on se crie dessus pour surmonter les explosions, on incendie les maisons ennemies, et on laisse les camarades violer les femmes ennemies parce qu'on ne trouve plus de mots assez forts pour les en dissuader et on tue leurs grands-pères qui ne sont pas partis ; on avance, c'est le maître mot, et quand les ténèbres tombent, on chante, parfois on couche, on se réchauffe sous la même couverture, on couche entre camarades, contre le froid et l'insomnie et les cauchemars, on fornique parce que c'est ainsi que les corps harassés se rebellent dans ces bivouacs.
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Un animal qui s’´approche de toi à petits pas, le museau frémissant, c’est fantastique pour la simple raison qu’il vient pour toi.
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Les reporters aiment à dire que leurs plus belles histoires sont celles qu'il n'ont pas osé raconter .J'ai osé.
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Videos de Jean Hatzfeld (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Hatzfeld
Jean Hatzfeld vous présente son ouvrage "Tu la retrouveras" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire 2023
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2880501/jean-hatzfeld-tu-la-retrouveras Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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