Cet ouvrage décrit, avec une approche des plus originales, un petit village provençal. Il ne peint pas le portrait de paysages, d’auberges, de cafés, ou encore les activités ludiques tel quela pétaque qui font la réputation ensoleillée du midi, mais tisse sur un ton picaresque la toile historique du Barroux, depuis les temps lointains où Hannibal franchissait les cols et les vallées avec sa cohorte d’éléphants « barrOUssant », jusqu’à l’aube du troisième millénaire.
On croit entendre Jean-Jacques Sirkis l’auteur lui-même marseillais n’a pas oublié la légendaire sardine qui a bouché le vieux port de sa ville natale ! Il noue parle, au zinc d’un café, avec force gestes des mains, d’histoires qu’il a déterrées au fil des ans en discutant avec les habitants du village où il s’est installé dans les années 1970 et d’où il a mené, avec passion, de longues enquêtes dans les bibliothèques et les musées vauclusiens de tous les environs.
C’est donc avec un intérêt particulier que je me suis plongé dans son livre, moi l’Irlandais qui ai passé, avec mes sœurs aînées, les étés de mon enfance au cœur du Barroux, dans une vieille maison au fond d’une impasse.
J’ai moins souvent l’occasion de descendre en Provence, mais le hasard m’a fait rencontrer dans la bibliothèque municipale du Barroux, un jour de grand mistral, Nic, la fille de J-J Sirkis. C’est pourquoi, quand elle m’a informé de sa découverte, dans le bureau de son père, au lendemain de sa mort en septembre 2020, d’un tapuscrit posthume sur notre village, et son initiative de le faire publier avec une postface qu’elle y ajouterait pour situer l’ouvrage dans son contexte, j’ai commandé sans attendre cet ouvrage dès sa parution en décembre 2021.
Ce récit commence dès l’Antiquité, à l’époque où les Grecs et les Romains étaient les maîtres de la Méditerranée, il y a plus de deux millénaires ; il raconte comment les papes sont venus de Rome installer leur Palais en Avignon. Puis il démêle la complexité des guerres de religions avant de conter la période de la révolution française, vue sous l’angle des paysans et des artisans du Sud de la France, avec les mouvements de troupes, les embuscades, les défaites et les victoires des villageois. Il nous explique l’évolution de la seigneurie en France et au Barroux et nous fait vivre les épisodes de ce village, accroché aux contreforts du mont Ventoux, depuis l’époque gallo-romaine jusqu’à la fin du XXe siècle.
Les histoires qu’il nous narre sont solidement ancrées dans la vie du village. Il a maintes fois grimpé, par la route en lacets, le kilomètre qui le sépare de son « Jas de Court », plus à l’écart, entre les rangées de vigne et les champs d’abricots et d’oliviers, pour évoquer les temps lointains avec les Barroussiens de sa génération et même avec les « anciens », témoins vivants devenus ses amis.
Les lecteurs qui connaissent ce coin provençal prendront plaisir à retrouver les histoires nombreuses de familles qui habitent toujours ce petit village, se succédant maille après maille sur la chaîne des générations.
Ce récit plaira aux passionés d’Histoire, et fera découvrir ce coin particulier, qui a été un peu le pas de porte du Comtat-Venaissin, entre les dentelles de Montmirail et le mont Ventoux, ce « Géant de Provence » balayé par le mistral qui, selon Georges Brassens… « nous rendra fous »
James Connolly.
Lien :
https://connollyvalencia.wor..