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Citation de klakmuf


Mais le mieux est de laisser au mémorialiste le soin de commenter : dix ans plus tard, il s'analyse avec une formidable pertinence :
" ... Mon intention [était] d'aller d'abord, non point à l'Hôtel de Ville où siégeaient le Conseil de la Résistance et le Comité parisien de libération, mais " au centre ". Dans mon esprit, cela signifiait au ministère de la Guerre, centre tout indiqué pour le gouvernement et le commandement français. Ce n'était point que je n'eusse hâte de prendre contact avec les chefs de l'insurrection parisienne. Mais je voulais qu'il fût établi que l'État, après les épreuves qui n'avaient pu ni le détruire ni l'asservir, rentrait d'abord tout simplement chez lui. Lisant les journaux, Combat, Défense de la France, Franc-Tireur [...], je me trouvais tout à la fois heureux de l'esprit de lutte qui y était exprimé et confirmé dans ma volonté de n'accepter pour mon pouvoir aucune sorte d'investiture, à part celle que la voix des foules me donnait directement. "
Le propos est d'une telle éloquence, sinon bonapartiste, au moins consulaire, qu'on s'en voudrait de le noyer dans quelque glose. Mais il faut, sinon le nuancer, en tout cas le compléter par une confidence faite quelques jours plus tard à Louis Joxe et par un propos tenu le lendemain, dans ce même château de Rambouillet, à un jeune homme nommé Philippe Vianney.
Il expliquait ainsi à Joxe le choix du ministère de la Guerre pour " centre " du nouveau pouvoir, plutôt que Matignon, le Quai d'Orsay ou l'hôtel de Lassay : " je campe ici, vous comprenez pourquoi ? La guerre n'est pas terminée, il faut qu'on le sache pour le cas où on aurait tendance à l'oublier, et puis, le ministère de la Guerre, c'est Clémenceau. Je n'occupe d'ailleurs pas son bureau, notez-le."
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