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Citation de klakmuf


On reviendra sur les effets du " plan Pinay-Rueff ". Ce que cette bataille des derniers mois de 1958 révèle, en tout cas, c'est un de Gaulle qui a pris à la fois une conscience extrêmement claire des impératifs économiques et financiers, et qui a su en assumer la charge avec une autorité et un pouvoir de décision foudroyants.
Mais aussi avec une remarquable liberté et ductilité d'esprit. Si Charles de Gaulle s'était manifesté, à tel ou tel moment de son orageuse carrière, dans les domaines où se déroula la bataille de l'automne 1958, c'était à la fois comme un partisan déclaré de l'intervention de l'Etat, force d'impulsion et d'encadrement de l'économie, comme le partisan d'une politique sociale hardie qui avait inspiré une grande partie de son action de président du RPF, et comme un contempteur de l'unification économique européenne.
Or, pendant ces semaines de bataille, le Connétable venait de choisir pour allié, conseiller et augure, l'homme du monde le plus hostile à l'étatisme, le libéral le plus convaincu qu'ait produit l'école française : Jacques Rueff. Il venait de couvrir de son autorité une politique que son ami Boulloche qualifiait de " profondément injuste à l'égard des travailleurs ". Et, s'agissant de l'Europe, il venait de patronner la décision de libérer 90% des échanges avec ses partenaires européens qui donnait l'impulsion décisive à la mise en place du Marché commun. Un de Gaulle libéral, socialement austère et " européen ", voilà ce que les impératifs de la situation avaient fait du chef du gouvernement tripartite de 1944-1946, et du président du Rassemblement.
Quand on vous dit (quand il vous dit) que ce sont les circonstances qui commandent au stratège...
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