AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


« Jusqu’à présent, aucun adversaire, à l’Ouest comme à l’Est, n’a été à la hauteur de notre volonté de vaincre, de notre instinct pour l’attaque. » C’est avec ces mâles paroles que le général Johann Pflugbell, commandant de la 221e division de sécurité, s’adresse à ses hommes dans son ordre du jour du 21 juin 1941. Le lendemain, cette unité, parmi les plus médiocres, pénètre en Biélorussie soviétique. Après des combats devant Sloutsk et Bialystok, qui lui coûtent 186 pertes, le 27 à l’aube, son avant-garde pénètre dans cette dernière ville sans tirer un coup de feu. Une délégation d’habitants se présente à l’hôtel Ritz, où s’est installé le commandement. Sur un linge blanc, elle offre le pain et le sel en signe de bienvenue. Le lendemain, le général Pflugbell exprimera à ses hommes « sa plus complète reconnaissance » et tiendra à en décorer plusieurs, en personne. Ces mots et gestes de gratitude envers une unité de la Wehrmacht – à laquelle se mêle un bataillon de police – ne récompensent pas les combats des jours précédents mais l’assassinat gratuit, le 27 juin, de plus de 2 000 Juifs de la ville, fusillés dans les maisons et les rues, assommés ou brûlés vifs dans la synagogue. À l’image de la 221e division de sécurité, au premier jour de l’été 1941, trois millions de soldats allemands entament une marche de 1 000 kilomètres dans la poussière, la chaleur et le sang. Comme le héros de Joseph Conrad remontant le fleuve Congo vers le royaume de l’horreur, ils se précipitent dans une bataille qu’on leur a présentée comme différente de toutes les précédentes. Elle le sera en effet. En quelques semaines, ces soldats se transforment en membres de l’armée la plus criminelle de toutes les histoires. Ils sont devenus l’armée d’Hitler.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}