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Citation de Azallee92


Joseph s'en tenait à la seule certitude qui lui restait : "La Désirée" avançait. "La Désirée" brisait la glace, "La Désirée" allait vers son but! Il avait confiance en son bateau.
...Mais il y eu l'arbre....Oui, peut-être seraient-ils passés sans cet arbre qui, après tant et tant d'années où il avait résisté à tout, avait fini par s'abattre en travers du chemin de halage.
"La Désirée" était immobilisée le long de la rive.
-Il faut mettre les chevaux à l'abri. Quand tu auras abrité les chevaux, reviens. Il faut que ta mère et Marthe aillent là-bas aussi. Toi et ton frère, vous les emmènerez avec vous.
-Et vous, père?
-Non. Moi, ma place est ici, sur "La Désirée".
La nuit vint vite. Le vent avait repris de plus belle sa course folle. Vers six heures, la neige avait cessé de tomber, et le froid était revenu, plus vif, brutal, d'une méchanceté d'acier.
Joseph se tenait sur le pont de la "La Désirée" et scrutait l'obscurité menaçante, essayant d'apercevoir le travail de la glace sur la surface du Canal...
Vers dix heures, il entendit les premiers craquements, c'était le bois même de "La Désirée" qui gémissait. ..le bois craqua. les membrures commencèrent à plier. ..Joeph Aubanel sauta sur la berge au dernier moment. Déjà, lestée par sa cargaison, la barque commençait à piquer du nez...Une fois sur la terre ferme, il avait vu, les yeux brûlés de larmes, son bateau s'enfoncer, disparaitre dans la nuit épaisse ses plaques de bois déchiquetées...Au milieu de l'amas pris dans la glace, dans les craquements qui engloutissaient les restes de la coque et du bateau arrière, il vit se dresser vers le ciel la barre que son père avait tenue si longtemps entre ses mains.
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