Au début, elle s'est montrée compréhensive, reconnaissante, payant de sa personne ce gîte providentiel. Puis, ce que Coussinel a pris pour de l'affection s'est estompé. Ephémère illusion. Au seuil de la quarantaine, la brune Véro, il le sait, a tous les attraits pour briguer d'autres perspectives. Abandonnant son marmot au vieux, elle a repris le sentier des bars et la chasse aux pigeons. Une chasse aléatoire puisqu'elle rentre parfois comme un chat de gouttière affamé. Affamé d'argent, forcément. Alors elle minaude. Elle embrasse son bon Julien, l'effleure d'une main impudique. Elle a la manière. La preuve : il se pique au jeu. Mais, lorsqu'à son tour il veut la caresser, elle se dérobe. Elle revient à la charge, le décolleté ravageur, lui échappe, l'aguiche derechef, se soustrait encore jusqu'à ce qu'il sorte son portefeuille.