TRESSE NOIRE
Extrait 2
Déjà nous penchons la tête l'un vers l'autre comme des
chevaux pour boire l'avenir. Il est temps de voir tes
yeux fermés dans les yeux ouverts du monde, quand,
avec mon nom, tes lèvres s'ouvrent et avec mes
lèvres tes lèvres sont fermées.
Je te demande quand je mourrai de vivre encore. J'au-
rai alors ton corps pour sentir et comprendre et,
penché sur le feuillage qui court sur le vent, je
n'aurai d'autre ressource qu'en toi, longtemps qu'une
seule ombre, toi, plus qu'une voix, toujours la tienne.
Tu diras notre vie à haute voix.