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Citation de babel95


C'est samedi. Premier week-end de liberté. Il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire.
Pendant deux jours, il va marcher dans Paris, déambulant sans but, rentrant chez lui pour dormir. Il marche sans cesse, poings serrés dans les poches du blouson et lunettes de soleil vissées sur le nez du matin au soir. Quand il a faim, il mange un sandwich, quand il a soif, il boit un café. Il passe dans des rues qui le ramènent bien des années en arrière. Dans son cerveau se télescopent des images de violence, de cris, de fuites. Les grandes avenues éclairées, la circulation automobile, les bruits l'effraient un peu. Il pensait que tout le monde allait le regarder, lire dans ses pensées de monstre encore en léthargie. Mais non, il est tellement banal que les passants ne le voient même pas. Ca tape dans ses tempes, ça cogne fort. Il s'adosse à un mur pour reprendre son souffle et tente de faire cesser les images de violence qui seront encore floues dans son esprit, mais qui bientôt seront beaucoup plus nettes. Les cris, les sons qui accompagnent ces images lui parviennent indistinctement, déformés. Il devine que ce sont des voix d'enfants. En prison, il ne les entendait pas, mais de nouveau en liberté elles reviennent.
Il est en sueur malgré le froid vif de janvier et a parfois du mal à se repérer. La nuit le surprend sur l'avenue des Champs-Elysées. Lécuyer a l'impression d'être dans un tunnel de lumière et de bruit qui l'étourdit. Il trouve une entrée de métro et finit par rentrer chez lui, littéralement épuisé. Il sait que ses vieux démons sont de retour. Ils sont là, tapis en silence, planqués dans les recoins de son cerveau. Dans l'attente. Mais qui le pousseront comme avant. Il les a déjà entendus chuchoter, il sait que bientôt ils lui parleront plus fort. Quand il est occupé, il ne les entend pas trop et arrive à les faire taire. Assis sur son lit, il prend sa boîte de magie et pendant une partie de la nuit va s'amuser ou s'entraîner, il ne sait pas trop. Il se couche tout habillé.....

Dans sa tête, c'est devenu un véritable carnage. Les démons s'y sont définitivement installés et poussent Lécuyer à agir. Ils parlent haut et fort. Il ne les a plus repoussés et n'en a plus peur. Il sait que l'inéluctable est de nouveau en marche, ce n'est qu'une question de jours ou de semaines et d'opportunité.
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