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Citations de Jean-Marc Souvira (111)


Un tueur en série […] a un cycle de six phases :
« Premièrement, la déconnexion. Le tueur est dans son monde, ça cogne fort dans sa tête. Il sait qu’il doit se mettre en chasse.
« Deuxièmement, la chasse. Il cherche sa victime. C’est le prédateur à l’affût. Il lui en faut une qui réponde au millimètre aux critères de ses fantasmes.
« Troisièmement, l’approche. Il attire la proie. Le nôtre va utiliser ses tours de magie. Il n’a pas de raison de changer de méthode, ça marche.
« Quatrièmement, la capture. L’enfant est pris au piège dans la cave. Rien d’autre à dire là-dessus.
« Cinquièmement, le meurtre. Le tueur est au maximum de sa charge émotionnelle. Mentalement, il est en pleine explosion.
« Dernière phase, celle de la dépression qui intervient juste après le meurtre. Il est KO. Il va digérer son meurtre avant de recommencer son cycle après une période plus ou moins longue.
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Arrivés à un certain niveau, les emmerdements ne s'additionnent plus, ils se multiplient.
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Dès l'instant où tu leur dis qu'ils vont être inondés de billets de banque, tout se passe bien ! Ils n'écoutent même plus la suite. Et pour que mon business continue de marcher, j'expédie de temps en temps un billet de cent dollars aux mères. Snoop, sans elles, rien n'est possible !
-Cent dollars ? Mais c'est rien, vu c'quelles te rapportent !
- C'est les mères qui m'proposent leurs enfants et qui m'les vendent ! Elles disent entre elles : "ma fille est en Europe, elle m'envoie des sous. Celle qui est à l'école Est-ce qu'elle peut faire la même chose ? Non, et en plus elle coûte de l'argent !"
- Tu l'as payée cher, la gamine ?
- Cinq cents dollars. J'ai fait une affaire. La mère voulait m'en vendre d'autres, mais j'aime pas acheter dans les mêmes familles. J'lui enverrai du cash dans un mois, c'est bien de les faire attendre. Elle remboursera au village la cérémonie du sorcier et aura l'impression d'être riche avec les trois cents restants.
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Le policier se jeta à l'eau, conscient du ridicule dans lequel il se trouvait, discutant avec une vieille prostituée qui avait transformé le bureau d'un service de police en fumoir et s'apprêtant à lui parler de surnaturel. Dalmate s'exprima davantage pour lui que pour la femme.
- C'est là que ça devient compliqué... On rentre dans le domaine des sorciers et de la magie. Je sais, c'est fou ce que je vous raconte en ce moment, mais c'est la tournure que prend l'enquête.
- Ah bon ? Comme pour les petites Nigérianes ?
- Qu'Est-ce que vous dites ? s'exclama-t-il, étonné.
- Tiens donc, monsieur le flic balafré qui réagit enfin ! Stella m'a vaguement raconté que toutes les prostituées africaines sont tenues par un serment prononcé devant un sorcier dans leur pays, le "djudju", une sorte de cérémonie vaudoue, quoi ! Si elles parlent, elles deviennent folles, des malheurs s'abattent sur leur famille. Un tas de conneries, mais elles y croient dur comme fer ! C'est pour ça qu'elles causent jamais aux flics. Une prison mentale, si tu veux !.....
Bon, aller, et essaye de tirer d'la ma sirène noire.
- Sirène noire ?
- Ben ouais, j'les appelle comme ça, les p'tites Africaines qui tapinent, parce qu'y en a plein au fond d'la Méditerranée, quand les barcasses qui les transportent coulent à pic. Elle n'ont pas eu d'chance, enfin si on peut parler de chance quand on finit sa vie sur le trottoir !
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Parfois, on se demande comment peut dormir un tueur. C'est simple. Un tueur dort du sommeil du juste, et pour lui la question ne se pose pas.
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Aux deux extrémités de la rue qui traversait ce quartier chinois, des caméras, miniaturisées, discrètes, installées par le clan, filmaient en continu. Les maisons elles-mêmes étaient équipées d'un autre système, celui-ci volontairement visible, afin de laisser penser qu'il s'agissait de la seule protection vidéo. Dans chaque maison, un local technique était réservé au visionnage des bandes, et celui du chef de clan les centralisait toutes. L'ensemble était connecté à un lecteur de plaques minéralogiques qui diffusait une alerte quand au moins deux fois le même véhicule empruntait la rue.
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Margaret commençait à ne plus se sentir très bien. Elle aurait voulu être ailleurs, renoncer à tout ce qui l'attendait : la richesse, les bijoux, la maison, un mari, des enfants, un travail intéressant chez les Blancs. Elle hésitait à fuir, se demandant si ses jambes pouvaient encore courir. Elle sentait les mains de la femme qui la serraient avec affection, certainement une trop grande affection, parce que Margaret ne pouvait s'extraire de cette poigne si forte. En réalité elle n'y songeait même plus. Sa mère s'était endettée auprès de la plus grande partie du village pour payer les deux cents dollars de la cérémonie. Si elle s'enfuyait, elle serait bannie et la honte retomberait sur sa famille pendant des générations. Margaret devenait prisonnière de la parole et de la dette de sa mère.
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"Ace jour, dit-il, les Américains ne connaissent rien aux techniques de combat dans les tranchées, ils ont peu d'armement, pas de casques, et seront en mesure, au mieux, d'avoir une unité à peu près opérationnelle cet hiver ou au début 18. Pershing estime que l'ensemble du corps expéditionnaire américain sera en ordre de bataille au printemps 19.
Silence consterné de l'assemblée.
Joffre a pressé Pershing en martelant que l'armée française était saignée à blanc, les Anglais et les Canadiens à genoux, et qu'il espérait que les Américains n'arriveraient pas trop tard. Il s'est engagé à leur fournir armes, munitions, casques et personnels pour l'entraînement en attendant que leur propre industrie de guerre déploie sa pleine puissance et que leurs divisions débarquent.
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- Et quand j'ai appris qu'elle avait été assassinée, en reprenant mon travail le lundi, j'ai mis un temps fou à comprendre et admettre cette évidence. Je n'arrivais pas à y croire. Quand j'ai vu les photos de la scène de crime, c'était terrible. Mais plus les heures passaient, et plus le courage de tout raconter s'éloignait. Je me suis enfermé dans une logique idiote, en pensant que ça ne se saurait pas....
Mistral se rassit à son bureau, tritura un stylo-plume, réfléchit et parla d'une voix calme et apaisée.
- Dalmate, d'où sortez-vous ? De quelle planète venez-vous ?
- Je ne comprends pas la question.
- Dalmate, c'est simple. Il y a des flics qui se lèvent, qui vont bosser et qui se couchent, des putes qui tapinent, des dealers qui dealent, des tox qui meurent. C'est la vie ! Ouvrez les yeux sur notre monde, Dalmate, et laissez de côté vos sentiments ! Votre ancien chef de service aux RG m'a dit que vous étiez un type bien. Je le crois sans peine. Remettez-vous dans l'axe du flic de PJ... Maintenant, allez bosser.
Quand Mistral et Calderone se retrouvèrent seuls, ils parlèrent longtemps de l'âme humaine, de la hauteur des sentiments et des comportements irrationnels parfois induits.
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C'est samedi. Premier week-end de liberté. Il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire.
Pendant deux jours, il va marcher dans Paris, déambulant sans but, rentrant chez lui pour dormir. Il marche sans cesse, poings serrés dans les poches du blouson et lunettes de soleil vissées sur le nez du matin au soir. Quand il a faim, il mange un sandwich, quand il a soif, il boit un café. Il passe dans des rues qui le ramènent bien des années en arrière. Dans son cerveau se télescopent des images de violence, de cris, de fuites. Les grandes avenues éclairées, la circulation automobile, les bruits l'effraient un peu. Il pensait que tout le monde allait le regarder, lire dans ses pensées de monstre encore en léthargie. Mais non, il est tellement banal que les passants ne le voient même pas. Ca tape dans ses tempes, ça cogne fort. Il s'adosse à un mur pour reprendre son souffle et tente de faire cesser les images de violence qui seront encore floues dans son esprit, mais qui bientôt seront beaucoup plus nettes. Les cris, les sons qui accompagnent ces images lui parviennent indistinctement, déformés. Il devine que ce sont des voix d'enfants. En prison, il ne les entendait pas, mais de nouveau en liberté elles reviennent.
Il est en sueur malgré le froid vif de janvier et a parfois du mal à se repérer. La nuit le surprend sur l'avenue des Champs-Elysées. Lécuyer a l'impression d'être dans un tunnel de lumière et de bruit qui l'étourdit. Il trouve une entrée de métro et finit par rentrer chez lui, littéralement épuisé. Il sait que ses vieux démons sont de retour. Ils sont là, tapis en silence, planqués dans les recoins de son cerveau. Dans l'attente. Mais qui le pousseront comme avant. Il les a déjà entendus chuchoter, il sait que bientôt ils lui parleront plus fort. Quand il est occupé, il ne les entend pas trop et arrive à les faire taire. Assis sur son lit, il prend sa boîte de magie et pendant une partie de la nuit va s'amuser ou s'entraîner, il ne sait pas trop. Il se couche tout habillé.....

Dans sa tête, c'est devenu un véritable carnage. Les démons s'y sont définitivement installés et poussent Lécuyer à agir. Ils parlent haut et fort. Il ne les a plus repoussés et n'en a plus peur. Il sait que l'inéluctable est de nouveau en marche, ce n'est qu'une question de jours ou de semaines et d'opportunité.
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Si Arnaud Lécuyer pouvait penser calmement, il inscrirait cette journée comme la pire depuis sa sortie de prison. En termes de dépit, de rage et de frustration. Elle avait pourtant bien commencé. Le gosse : le genre de petit garçon qui le faisait fantasmer. La proie : facile et personne autour. Les lieux : comme ceux qu'il a toujours recherchés. Mais pourquoi cette espèce de clodo est-il venu tout foutre en l'air ? Journée gâchée. Mais, confusément et sans oser se l'avouer, Lécuyer s'en veut. Il est allé trop vite. Pas de préparation. Trop d'impulsion. Il se cherche aussi des excuses. Il ne comprend pas pourquoi les démons l'ont poussé à agir si vite.
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La prison est le lieu clos où s'exerce une violence quotidienne inimaginable, ponctuée d'intimidation, de bagarres, de vols, de viols, de meurtres sur fond de drogue. Sexe, drogue, sans rock 'n roll.
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Le flic solitaire ça n'existe pas.
(Ludovic Mistral)
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- Tu as lu la presse ?
L'ancien professeur tenait sa tasse à deux mains, comme agrippé à une bouée. Il opina.
- Si tu as lu, tu sais presque tout. Sauf une chose. Lors de l'autopsie, j'ai appris que les corps étaient particuliers. C'étaient ceux de deux....
.... albinos.
- Tu t'en doutais ?
- Non, jusqu'à ce que j'apprenne par la radio qu'il s'agissait d'un couple d'Africains découpés en morceaux. Alors là, je me suis dit...
Le Carme reprenait progressivement vie. La passion de l'Afrique ne l'avait jamais quitté.
- A ma connaissance, il n'y a jamais eu de telles pratiques en France. En Afrique ce processus est très connu, surtout en Tanzanie et au Burundi où les albinos sont plus ou moins massacrés, surtout à l'approche d'élection.
- Hervé, tu mesures ce que tu racontes ?
- Ludovic, tu ne comprendras jamais rien au monde qui t'entoure ! Il faut que tu mesures bien que, dans certains pays d'Afrique, lorsqu'un être blanc naît de deux parents noirs, c'est forcément surnaturel ! Et là, la magie s'en mêle, elle est très puissante, et rien ne l'arrête. Les organes des albinos, utilisés pour des rituels de sorcellerie ou dans la confection de philtres, sont vendus aux sorciers ou aux guérisseurs.
Ludovic hocha la tête et interrompit le professeur.
- Le médecin légiste qui a pratiqué les autopsies m'en a parlé. Albinisme et meurtres rituels, je découvre la chose sans y croire.
Le Carme poursuivait le développement de ses réflexions sans répondre directement à l'interruption de Mistral.
- Ces pauvres albinos sont victimes de superstitions ancestrales qui malheureusement attribuent des vertus magiques à leur corps...

...Silence entre les deux hommes. Le professeur perdu dans la fantasmagorie africaine, Mistral accroché au rationalisme pur et dur d'un Occidental du XXIème siècle. Le Carme se gratta la gorge, avala un peu d'eau et poursuivit.
Même les candidats aux élections, comme je te le disais, désirent s'attirer la victoire avec la magie, quelle qu'elle soit, et le sang des albinos en fait partie. C'est ainsi. Mais tout le monde se rassure en racontant qu'on peut tuer ces pauvres gens parce qu'ils ne meurent jamais. Une sorte d'absolution des meurtres. Le massacre des albinos est devenu un business.
Mistral regardait son ami qui parlait d'une voix claire et grave. Il ne put s'empêcher de l'interrompre.
- Ne me dis pas que toi, esprit éclairé, tu crois à ces pratiques !
- La question n'est pas de croire ou pas. Ca existe !....
.... Mais pour répondre plus précisément à ta question, je pense qu'un sorcier s'est installé depuis quelque temps et qu'il a des commandes venant de très loin. Le type doit avoir une grande réputation pour être en mesure de commanditer des meurtres d'albinos, ici en France ! Il a plusieurs longueurs d'avance sur toi. Sais-tu pourquoi ?
Mistral fit non de la tête.
- C'est très simple, Ludovic. Tu cherches dans ce que tu connais, dans tes références standardisées, comme tout bon flic qui se respecte. Mais tu es incapable de prendre un chemin de traverse, parce que l'irrationnel est au-dessus de ton entendement. C'est pour ça que le sorcier est tranquille...
Tu ne sais pas chercher en dehors de ton système de pensée, ce qui confirme mon analyse te concernant.
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Mistral reposa sa note d'ambiance sur le volumineux dossier qu'il referma. Instinctivement, il ressentit la nécessité d'une rupture nette avec ce qu'il venait de voir, de lire, et le moment où il devait tenter de dormir. Il avait besoin, en quelque sorte, de laver son esprit des visions des scènes de crime, et choisit un livre de photos qu'il affectionnait tout particulièrement, dans lequel étaient rassemblés de très beaux portraits en noir et blanc de Chet Baker.
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C’est très simple, Ludovic. Tu cherches dans ce que tu connais, dans tes références standardisées, comme tout bon flic qui se respecte. Mais tu es incapable de prendre un chemin de traverse, parce que l’irrationnel est au-dessus de ton entendement. C’est pour ça que le sorcier est tranquille.
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- Comment s’appelle cette prière du soir ?
- Ma’ariv. Vous connaissez ?
- Oui, je connais. Quelle est votre religion, Zhang ?
- C’est la religion juive, celle de ma communauté de la ville de Kaifeng.
David Fleisher hochait la tête, ébahi. Des dizaines de questions se télescopaient dans sa tête, incapable d’en formuler une seule.
- Suivez-moi dans mon bureau, lança-t-il finalement. Prenez votre livre, je souhaiterais m’entretenir avec vous.
Zhang enleva sa kippa noire, que le Français ne remarqua qu’à cet instant, la rangea et obéit. Lorsqu’ils furent tous les deux, le sergent rechargea sa pipe, l’alluma. Ce petit rituel facilita sa réflexion.
- J’ignorais qu’il y avait des juifs chinois. Parlez-moi de votre religion.
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Il pria en silence. Il s’adressait à Dieu de manière simple et directe, comme à un ami. Il le faisait depuis près de trente ans, dont dix passés au séminaire qu’il avait quitté avant d’être définitivement ordonné prêtre. Sa vie s’arrêterait bientôt, mais il ne regrettait rien.
Aucune famille ne le pleurerait, sa mère était décédée des années plus tôt, son père n’existait plus pour lui, et il était fils unique. Marié quelques mois, son couple avait rapidement pris l’eau. Dalmate était un solitaire, mais il aurait préféré ne pas l’être.
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En fait, Arnaud Lécuyer vient de terminer en quelque sorte sa mue. Tel un animal monstrueux ou maléfique, il a changé de peau. Il a revêtu celle du prédateur. Du prédateur qui tue des êtres sur lesquels il exerce une profonde et entière domination. Sa nouvelle robe n’apparaît pas. Elle est masquée par celle d'un magicien. Il est lucide sur ce changement qui s'est opéré en lui, il en est fier. Il se sent fort.
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Ce fut ensuite Mistral qui parla des échecs, des affaires non élucidées.
Le médecin avait amorcé la pompe et laissait Mistral s'exprimer. Il lui posa enfin une question simple.
- Tout à l'heure, avant de descendre, vous m'avez dit que vous étiez sur une série de dossiers sensibles, c'est du lourd ?
- Trois meurtres de jeunes femmes, à leur domicile. Rouées de coups, étranglées, violées, le visage planté de morceaux de miroir brisés et un linge par-dessus tout ça. Voilà. Alors oui, c'est du lourd !
- En effet. Des pistes ?
- Strictement rien.
- Comment vous sentez-vous pour affronter de telles affaires ?
- Pas au mieux. Je n'ai repris mon travail, réellement, que début août. Et le démarrage se fait tambour battant, c'est le moins qu'on puisse dire ! Pas le temps de se remettre dans le bain progressivement !
- Je crois me souvenir que vous avez de bonnes équipes, c'est plutôt rassurant de porter la charge de l'enquête à plusieurs !
- Oui bien sûr ! Le flic solitaire ça n'existe pas. En fait, ce qu'il faut savoir, lorsqu'on attaque une série d'affaires difficiles, surtout après une enquête où j'ai failli y rester, il m'est difficile de redémarrer en claquant des doigts, comme si rien n'avait eu lieu. Je suis sans cesse tiré en arrière par ce qui s'est produit quelques mois plus tôt. Je pense que nos concitoyens sont persuadés que nous enchaînons les enquêtes, les unes plus raides que les autres, parfois sans souffler, presque en sifflotant, comme dans les séries télé. Eh bien non, ce n'est pas comme cela la réalité !
- Vous ne pouvez pas évacuer le stress accumulé, dans ces conditions.
- Non. Les affaires criminelles s'empilent comme des millefeuilles. On ne devient pas amnésique en sautant de l'une à l'autre. Fatalement, sur les très gros trucs, les personnes qui y étaient vont en reparler souvent, parfois avec de simples allusions ou un regard échangé qu'eux seuls comprendront, mais ça restera présent dans nos têtes pendant des années.
- Il faut bien que, d'une manière ou d'une autre, vous passiez à autre chose, sinon cela devient vite invisible !
- Ce n'est pas toujours aussi évident. Quelques années plus tard, cette affaire reviendra sur le tapis, parce que vous allez être convoqué aux assises et tout revivre, en expliquant aux jurés, à proximité du meurtrier assis dans le box et qui vous guette, comment ça s'est passé. Et puis ses avocats interviendront pour dire que vous n'avez pas respecté telle ou telle obligation, ou que les aveux ont été extorqués au bout de trente-six heures d'interrogatoire. Bref, en deux mots, mais c'est leur job, pour remettre en cause votre compétence professionnelle. Voilà pourquoi rien ne s'efface tout de suite.
- Effectivement, je comprends mieux ces strates qui s'empilent. Mais cela fait partie aussi de l'histoire du service et du ciment entre les hommes.
- Oui... on peut dire ça comme ça.
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