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Critiques de Jean-Marie Le Gall (8)
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L'Ancien Régime XVIe-XVIIe siècles

La période décrite est celle qui va des Grandes découvertes à l’avènement du siècle des Lumières. De la première mondialisation – à laquelle la France participe peu – aux prémices de la Révolution. Evidemment, à l’époque, nul ne parle d’Ancien Régime …. Mais alors que l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas regardent vers l’ouest, nos souverains visent plutôt l’Italie qui les fascine. A part sans doute Jean de Bethancourt, découvreur des Canaries ou Jacques Cartier à la recherche du passage du Nord-Ouest, la monarchie française ne s’intéresse pas au commerce au long cours.

Cependant, le royaume devient plus maritime avec le rattachement, à la fin du XVème siècle, de la Guyenne, du Roussillon, de la Provence et la Bretagne. Le roi de France, « Empereur en son royaume » est de droit divin et héréditaire. Il ne craint plus les féodaux mais rêve toujours d’Italie que revendiquent tour à tour Charles VIII, Louis XII, François Ier et Henri II. C’est la porte vers la terre sainte, le mirage de l’Empire romain… Ce rêve italien s’achève avec la défaite de Saint Quentin. La réconciliation avec l’Espagne intervient avec la paix du Cateau-Cambrésis.

L’osmose culturelle avec la Renaissance italienne a de profondes répercussions dans la mode, l’architecture, le langage, la peinture et la musique. Mais la seconde question de ces temps, c’est la – ou les – Réforme religieuse. Une immense fracture sociologique va entraîner la France dans des guerres civiles et internationales (1562 – 1629). Luther peu traduit en France, c’est Jean Calvin qui organise, depuis Genève, l’Eglise réformée qui rassemble près de 10% des Français. Jusqu’à l’Edit de Nantes, les puissances étrangères en profitent pour s’ingérer dans nos affaires …

Afin de discipliner la noblesse et de valoriser son autorité, Henri III développe le système et le cérémonial de la Cour. Henri IV, lui, valorise l’image d’un roi de guerre. Son concept de tolérance civile implique que le bien commun soit dissocié de la communauté de salut et de foi.

Au XVIIème siècle, le poids des guerres s’alourdit : plus d’hommes, d’armes sophistiquées, de chevaux et de munitions, d’alliances diplomatiques ; les dépenses de l’Etat s’envolent de 3% de la récolte céréalière à 23% en 1635. Puis, on passe de la guerre étrangère à la Fronde. C’est donc aussi le temps des révoltes antifiscales puis des dures répressions. Louis XIV exalte la gloire militaire, bâtit Versailles, encourage l’art classique et la Gloire de Dieu, exploite le Pré Carré et fortifie les frontières. Son règne, trop long, trop guerrier a entraîné l’essor de l’impôt, le développement de l’armée et d’une administration qui flanque le pouvoir absolu d’une bureaucratie dont on commence à dénoncer le despotisme.

Des tendances qui perdurent encore aujourd’hui : mettre en lumière ces constantes de la civilisation française n’est pas l’un des moindres mérites de cette petite collection d’ouvrages passionnants.


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Au péril des guerres de religion

Écrit dans l'instabilité qui suivaient les tristes attentats de 2015, Denis Crouzet nous propose une approche historiciste, dans laquelle il désire faire le lien entre les violences islamiques du présent et celles de la chrétienté passé, en les liant par la passion dite "eschatologique" (de la fin du monde). En conséquence de cette même analyse, Denis Crouzet tentera de proposer un antidote à ces mêmes fragmentations, un antidote républicain, laïc, multiculturel, humaniste... en bref, un antidote fantasmé, qui ne tient pas compte des tristes réalités et des lois qui nous gouvernent, surpassant l'universalisme bas des droit-de-l’hommistes universalistes.



Définissant avec soin la psychologie et l'univers mental de l'eschatologie, où le meurtre, le pêché est d'avantage une justice divine de réparation du Dieu offensé, où le pêcheur saint, se désangoisse de la fin du monde par le biais de sa lutte sacrificielle contre l'hérésie, Denis Crozet opère un retour qu'il juge nécessaire sur le passé eschatologique chrétien.



Il rappelle les aventures des Anabaptistes de la ville de Münster, menée par Jean de Leyde ou encore de l'assassinat d'Henri III par Jacques Clément, purge salvatrice contre le roi antéchrist. Selon lui, ces retours montrent l'inhérence de l'eschatologie aux religions du livre, où la rhétorique se lie avec l'imaginaire angoissé pour tirer son pouvoir.



Nonobstant l'intérêt avéré que nous pouvons porter à ces périodes, le parallèle fait entre la crise moderniste du christianisme et celle de l'islam, actuellement, est selon moi ignare.



Dans le cadre d'une république multiculturelle, il faudrait, avec la coopération des Imams, créer un Islam de France, tout en continuant de culpabiliser la violence. Alors même que les rouages créateurs des deux religions sont radicalement différents, là où la violence et l'imposition la religion coranique lui a été inhérente. L'islam veut dire "soumission", ce n'est pas une religion fonctionnant sur la pénitence ou sur la culpabilité de ses fidèles, mais au contraire sur le rapport de force et le lien communautaire, antinomique avec son rationalisme multiculturel, universalité et républicain (et j'ajouterais, rêveur, pour ne pas dire puéril.).



L'intégration d'un Islam de France, républicain, se ferait en coopération avec des Imams et des populations de raisons, à l'encontre des passions eschatologiques islamistes, qui seraient l'ennemi commun. Ce que le républicain rêveur Crouzet oublie, c'est que, comme le disait le poète algérien Ferhat Mehenni, "l'islam, c'est l'islamisme au repos, l'islamisme, c'est l'islam en action".



M. Crouzet oublie que 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment mettre l'islam avant la République, alors qu'ils sont 25 % parmi les 35 ans et plus, selon un sondage Ifop, et que ce chiffre ne cesse d'augmenter. (et qu'il date d'il y a trois ans seulement, imaginez maintenant...)



M. Crouzet oublie la nature même de l'Islam, qui n'est pas une religion faite pour se contenir et ne rester sagement à la place que les bons "hussards noirs" républicains, comme disait Péguy, leur ont attribué. Il oublie que c'est une religion d'expansion, qui n'a d'autre but que la conquête mondiale, et que ce n'est certainement pas son historicisme des lumières qui l'arrêtera dans sa course. Il oublie que "les frontières de l'Islam sont sanglantes", comme le rappelait justement Samuel Huntington dans "le choc des civilisations".



D'ailleurs, Crouzet réfute le choc des civilisations... Hier, Fukuyama, attendait "la fin de l'histoire" grâce au libéralisme, au multiculturalisme et à la mondialisation ; aujourd'hui, Denis Crouzet attend la bonne société multiculturelle, d'acceptation des différences, de civilisations comme un "fait international"...



Les deux n'auront plus que leurs yeux pour contempler leurs erreurs.



Il désire une république transmettant l'universalité, le multiculturalisme, l'unité de l'homme et le genre humain. Denis Crouzet est à deux doigts de nous chanter l'internationale. Comment un historien peut-il être, à ce point, idéaliste et ignorant sur l'amère réalité du nombre, des identités et des peuples ?



Comment peut-il plaider pour une laïcité, qui placerait l'individu au dessus de l'appartenance communautaire alors même que l'histoire même de l'humanité est constitué en appartenances, civlisationnelles, religieuses, nationales ou tribales ?



Le règne de l'individu-roi est une chimère, d'un peuple occidental déraciné, qui pense de faire de sa prétendue raison des lumières u objet d'universalisme se fondant avec toutes les cultures, alors même que ces autres cultures et autres religions n'ont même pas une once de commencement de consentement à ce projet onirique. Les occidentaux sont la risée du monde, ils ne représentent qu'une fraction toujours plus déclinante de la population mondiale, mais il pense pouvoir arrêter les dynamiques fondamentales de l'histoire humaine.



Il plaide pour une mémoire comme unité de l'humanité alors même que chaque groupe à sa mémoire, et quelle est relative à des groupes donnés. La mémoire sélective (comme TOUTES les mémoires) de M. Crouzet vient à ommettre le rôle des rois de France, fondateurs de la patrie pour nous rappeler que la France est le fruit de l'altérité, alors même que cette altérité à été permise par deux choses : l'alliance du trône et de l'autel. Mais si cette mémoire nie l'essence même de la France et de son identité, pour plaider un multiculturalisme abstrait, c'est bien parce que M. Croizet est le fruit d'une histoire. L'histoire d'un déracinement, l'histoire d'un pourrissement occidental, conséquence d'un invividualisme, fruit d'un libéralisme délateur des liens nationaux et sociaux, où l'intellectuel pense changer le monde entier avec une vision sur ce dernier qui est chimérique et minoritaire.



M. Croizet rêve de faire des "citoyens du monde" par la république. Or, nous voyons qu'elle ne parvient même plus à Faure des "citoyens de France", alors comment pourrait-elle imaginer un dessein de ce type ?



Selon lui, le problème est l'eschatollgisme, alors qu'il n'est qu'une mineure partie de la puissance et de la vitalité religieuse dans son expression conflictuelle dans le cadre d'une lutte concurrentielle pour une domination spirituelle et et temporelle mondiale.



On ne peut pas accepter les identités des autres et les différences si nous refusons les autres, M. Crouzet. Sachez d'ailleurs que vouloir faire des "citoyens du monde", c'est nier le principe même de leurs différences culturelles et identitaires, qui sont l'expression même de ce qui les empêche d'être des citoyens du monde.



Ce projet universalite et républicain n'est rien pas un multiculturalisme, mais simplement une volonté de faire une somme d'individus rationnels...



La réalité communautaire, civilisationnelle et religieuse sera le grand retour de bâton pour ce déraciné, qui compte sauver le monde en plaçant la raison avant tout (sic).



Lorsque M. Crouzet sortira des bancs de La Sorbonne pour découvrir l'amère réalité du monde, il découvrira, au de la de ses fantasmes et de ses chimères que :



l'historicisme intellectuel ne fait, et ne fera jamais le poids face au réel vitalisme communautaire et naturel qui émane des groupes et des religions.



Enfin, au lieu de prescrire une vitalité et une meilleure incarnation de l'histoire via une morale et une désignation du mal par des professeurs mués dans un esprit universalite et inclusif, M. Crouzet devrait d'avantage les écouter, comme lorsqu'ils ont crié à l'aide en 2002 dans leur ouvrage : "Les Territoires perdus de la République" .



Il est facile d'encenser la laïcité, M. Crouzet. Il peut être même facile de l'enseigner, mais lorsque, comme dans les cas de ces professeurs, vous n'êtes pas confronté à un ou deux musulmans dont je ne douterai pas de la bonne volonté dans une classe, mais au contraire d'une classe où vous êtes le seul représentant de la dite République face à des individus gouvernés par la loi du nombre, ainsi que de la religion, permise par la socialisation primaire et fondamentale, vous comprenez que toute la bonne volonté et la bonne raison ne feront jamais le poids, car comme l'écrivait justement Benjamin Constant "tout est moral dans les individus, tout es physique dans les masses".
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L'Honneur perdu de François 1er

Un très bon livre sur Pavie, résumant bien cette année fondamentale dans l'Histoire de l'Europe. Il y a quelques erreurs (Isabelle de Portugal n'est pas la fille mais la sœur du roi de Portugal de 1525) mais il semblerait que ce soit de l'inattention plus qu'autre chose. Il y a des chances que cet ouvrage devienne une référence sur le sujet. Je le recommande cependant à un public choisi, et pas pour une première lecture sur la Renaissance, le "grand public" pourrait le trouver lourd, ou même difficile à suivre.
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Les guerres d'Italie

Et si les guerres d'Italie étaient des guerres "religieuses"? Telle est l'interrogation qui sert de fil conducteur à ce passionnant ouvrage de Jean-Marie le Gall.



La Renaissance est souvent associée aux débuts de la modernité politique, entendue comme l'autonomie de la raison vis-à-vis de la religion. L'ouvrage s'évertue pourtant à montrer que la politisation de la papauté romaine se trouve largement contrebalancée par l'appropriation du discours religieux par les princes temporels.



En l'occurrence, les discours sont toujours marqués par les attentes eschatologiques. Si plus aucune croisade n'est entreprise, son imaginaire continue à alimenter l'esprit des souverains. Chacun voit la religion à sa porte et trouve dans son langage un moyen de sacraliser des conflits aux enjeux foncièrement temporels.



Parallèlement, la lutte contre les Turcs permet l'émergence d'une "conscience européenne" (à la fois géographique et culturelle, à défaut d'être exclusivement religieuse) que la Rome papale essaie de s'approprier dans l'espoir, il est vrai particulièrement vain, de ressusciter l'ancienne respublica cristiana.
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Penser et vivre l'honneur à l'époque moderne

Alors que depuis vingt ans, les travaux des historiens ont fait de l’honneur une catégorie heuristique, le colloque revient sur les raisons de l’honneur avant d’en aborder ses codes.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Comment la confiance vient aux princes: Les..

Cette étude se distingue par son étourdissante érudition qui nous fait voyager dans toute l’Europe, à partir d’archives inédites, et d’une impressionnante maîtrise bibliographique. On appréciera notamment les cartes et les tableaux qui facilitent la visualisation de ces voyages et la compréhension de leur typologie.
Lien : https://www.lhistoire.fr/liv..
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L'Ancien Régime XVIe-XVIIe siècles

Je ne vois pas bien ce que cette histoire a de personnelle, mais elle est intéressante. Elle s'adresse tout de même, je pense aux initiés : non pas que le propos doit abscons, mais on a affaire davantage à une socio-histoire de la France qu'à un récit des événements qui s'y sont déroulés. Si les repères historiques ne manquent pas, ils auraient tout de même plus être plus nombreux, plus systématiques, non seulement pour nourrir encore la réflexion cette fois très intéressante des auteurs mais aussi parce que le format des livres de la collection, ainsi que leurs titres, laissent à penser que l'on peut trouver là des manuels d'initiation : je ne crois pas qu'ils puissent servir à "entrer" dans la matière si l'on y connaît rien.

Ceci étant dit, ces ouvrages sont tous intéressants, nourrissants même. Une collection que je suis heureux de posséder et d'avoir lue et à laquelle je reviendrai sans doute. Un des avantages les plus certains de ces ouvrages (notamment les 3 premiers qui concernent la construction de l'entité France) est de montrer à quel point un roman national (à la Jules Michelet, Jacques Bainville ou encore récemment Jean)-Christian Petitfils) sont bien des interprétations discutables comme l'est l'idée d'un sens de l'histoire. Non la France n'a pas de destin ; ceux qui le prétendent sont des idéologues.
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Au péril des guerres de religion

Des guerres de religion en Europe aux attentats islamistes actuels, rejet de l’autre et violence ont toujours primé.
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