Le contenu de son ministère est d'une médiocrité affligeante : il passe ses journées à régler des problèmes administratifs, à gérer des conflits ridicules. Il tente de se remémorer ne serait-ce qu'un moment où il a réalisé le rêve pour lequel il a choisi de devenir prêtre : sauver des âmes, ou du moins leur permettre de s'approcher toujours plus de Dieu. Mais c'est comme chercher un éléphant dans un ciboire. Il n'a aucun souvenir récent d'une occasion où il ait réellement servi à faire avancer le Royaume. Il n'en peut plus de cet asservissement à une structure à bout de souffle, qui tente de faire tenir debout un édifice lézardé. Oui, il faudrait tout repenser à partir d'une vision missionnaire, résolument évangélisatrice. Mais ses paroissiens préfèrent se déchirer pour des histoires d'ego, de fleurs et de préséance.