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Citations de Jean-Michel Mestres (17)


Je me fais mon cinéma. Plan large sur la ferme. Plan rapproché sur la grange, puis resserré sur les corps. Gros plan sur l'exemplaire de Partage de midi. Une main de femme glisse sur la couverture. On entend juste sa voix :
– Je ne sais même pas ton nom. Comment t'appelles-tu?

Variante : la copiste a passé la ligne de démarcation en 1942 avec, dans ses bagages, l'exemplaire emprunté à Paris. L'histoire ne dit pas à qui. Le film change d'atmosphère. On ne passe pas en zone libre pour des vacances, il faut un ausweis délivré au compte-gouttes par les Allemands, pour une naissance, un enterrement, une maladie grave d'un proche ; avec
un bon dossier ou une introduction auprès des autorités allemandes, le franchissement est envisageable.
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Je me plonge dans la pièce. Je découvre sa face cachée. Une fois sa rédaction achevée, Claudel est embarrassé. Mesa, aucun doute, c'est lui, Paul, comme Ysé est Rosalie Scibor-Rylska.
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Jean-Michel Mestres
Je me plonge dans la pièce. Je découvre sa face cachée. Une fois sa rédaction achevée, Claudel est embarrassé. Mesa, aucun doute, c'est lui, Paul, comme Ysé est Rosalie Scibor-Rylska.
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Jean-Michel Mestres
Je me fais mon cinéma. Plan large sur la ferme. Plan rapproché sur la grange, puis resserré sur les corps. Gros plan sur l'exemplaire de Partage de midi. Une main de femme glisse sur la couverture. On entend juste sa voix :
– Je ne sais même pas ton nom. Comment t'appelles-tu?

Variante : la copiste a passé la ligne de démarcation en 1942 avec, dans ses bagages, l'exemplaire emprunté à Paris. L'histoire ne dit pas à qui. Le film change d'atmosphère. On ne passe pas en zone libre pour des vacances, il faut un ausweis délivré au compte-gouttes par les Allemands, pour une naissance, un enterrement, une maladie grave d'un proche ; avec
un bon dossier ou une introduction auprès des autorités allemandes, le franchissement est envisageable.

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Ce carnet n'est pas un rêve, un fantasme, une fiction. Il est tangible, réel, concret. Je peux le toucher, le feuilleter, effleurer son papier, le retourner. Il existe, il a une forme, une épaisseur, une histoire – sa couverture cartonnée s'est légèrement déformée. Avec ses 21,3 cm de haut et ses 13,5 cm de large, il remplit désormais ma vie.
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J’ai l’habitude qu’on affiche devant nous un air attristé, qu’on passe la main dans mes cheveux, qu’on soupire en retenant une plainte – je déteste ces sous-entendus. J’ai honte d’être traité de la sorte. J’ai l’impression d’avoir « orphelin de mère » marqué sur mon front. Nous remercions le grand-oncle. Ce n’est rien, nous répond-il dans un sourire contrit.
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On ne court pas dans une librairie, on ne joue pas à cache-cache, on se déplace lentement. Je me souviens de l’odeur, peut-être le parfum douceâtre de la libraire, l’épouse de Jacques. J’ouvre grands les yeux, je ne vois que des étagères en bois sombre et ciré, des murs d’ouvrages. Les livres pour enfants sont relégués dans un coin. Je regarde les couvertures. Elles font envie. Je n’ose pas attraper de livre.
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Elle s’est très discrètement maquillée et habillée élégamment pour notre déjeuner. Elle a un an de moins que ma mère. Elles ne se ressemblent pas. Il m’arrive pourtant, en la regardant, d’essayer d’imaginer les traits qu’aurait eus ma mère au même âge. L’échec ne m’empêche pas de recommencer.
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Sa tête se redresse. Elle oublie ses douleurs, sa fatigue. Elle est jeune tout à coup, et volubile. Sa voix porte. Elle ne s’arrête plus. Je la retrouve telle que je l’ai toujours connue. Me revient en mémoire la visite de l’exposition Toutânkhamon avec elle, en 1967, au Grand Palais. Seul, sans mes sœurs. Je suis fier. J’ai onze ans. Je rêve de devenir archéologue.
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Les roses me font croire au cadeau d’une amoureuse. Ce n’est pas ma mère : elle commence ses études de pharmacie et mon père ne l’a pas encore rencontrée. Je cherche parmi les gens de leur génération.
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La première page du carnet ressemble donc à celle d’un livre. Le titre, le nom de l’éditeur, l’année de la pièce et celle de l’édition, puis l’indication des actes et la fin d’une scène, tout est souligné au stylo rouge. Pourquoi avoir pris soin de reproduire la maquette de la couverture, la mention de l’éditeur, le nombre d’exemplaires et la dédicace de l’œuvre, « À Philippe et Hélène Berthelot, en témoignage de ma grande affection, je dédie ce livre ».
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Ce dont je suis incapable. J’ai besoin d’être arrimé solidement au réel, je m’agrippe de toutes mes forces au sensé, au raisonnable, au rationnel, je me fabrique des rituels quotidiens pour y parvenir. L’usage de ma vie consiste plutôt à dresser la liste des choses à faire – courriers, coup de fil à passer, mails à envoyer, courses, machines, démarches administratives, factures, rangement – que je raye une fois accomplies. Je crains de ne pas y arriver, d’être dépassé, de ne pas être à la hauteur.
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La copiste est allée au bout de ses intentions. J’utilise le féminin sans réfléchir. Je n’ai aucune compétence graphologique, mais je vois la main d’une femme. Une intuition. Je suis sûr de moi.
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La bibliothèque connaît peut-être le fin mot de l’histoire. Je la regarde, elle n’a rien à dire. Je me sens fatigué tout à coup. Je laisse le carnet sur le bureau. Il fait nuit noire depuis longtemps.
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Je me souviens de deux volumes aux titres intrigants, Assur et Sumer, que je lisais d’un seul tenant, Assuresumer. J’ignorais qu’il s’agissait de villes mésopotamiennes. Ces rayons m’intimidaient. Mon père venait y chercher des volumes de Jules Verne quand j’étais malade.
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Je ne m’explique pas ce besoin de garder, je ne fais pas la part des choses entre la paresse de trier, la peur de me défaire et la culpabilité de jeter. Et puis, il y a ce vieux principe du conservateur : on ne sait jamais, ça peut toujours servir. Variante, aussi stupide : qui sait, il y a peut-être une pépite dans le lot.
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Une bibliothèque peut toujours servir, surtout si elle est bien garnie.
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