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EAN : 9782358879286
244 pages
La manufacture de livres (03/11/2022)
3.46/5   13 notes
Résumé :
Il est des livres qui voyagent de lecteur en lecteur, des bibliothèques dont on hérite et qui recèlent leur part de mystère. C’est ainsi qu’au milieu de cartons de livres anciens qui lui viendraient d’un grand-oncle libraire, un homme découvre un carnet. Une couverture cartonnée, épaisse, renforcée d’un tissu sombre, vierge de tout titre. À l’intérieur, rédigée d’une main de femme, une copie de Partage de midi de Paul Claudel, datée de 1942 et signée de deux initial... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voilà un livre qui illustre parfaitement l'adage selon lequel, plutôt que la destination, c'est le voyage qui importe.
Imaginez ! Nous en avons tous rêvé. Dans une malle, un coffre ou une bibliothèque, vous tombez sur la copie manuscrite du texte d'un grand auteur. Elle n'est pas anonyme, elle est signée de deux initiales. Vous n'aurez plus qu'une obsession : savoir qui se cache derrière ces deux lettres. Jean-Michel Mestres a eu cette chance. Il a trouvé dans la bibliothèque de son oncle une copie du Partage de midi, une pièce de Paul Claudel. Elle est signée M. S., datée de 1942, sous l'occupation.
Pour identifier la mystérieuse inconnue (il veut croire qu'il s'agit d'une femme), il va s'intéresser à l'écrivain Paul Claudel, et à ses mauvaises fréquentations. Ses investigations le font passer en zone grise, derrière la ligne de démarcation mais aussi dans les milieux tourmentés du théâtre. Plusieurs hypothèses surgissent. M.S. est-elle une amante non répertoriée, la fille illégitime de l'écrivain ou encore une actrice qui voulait mieux s'approprier son texte ? Jean-Michel Mestres n'a pas la rigueur d'un détective. Il l'avoue lui-même : ses désirs d'écrivain ont trop souvent raison de son sens critique. Il faut reconnaître que Marie Sabouret ferait une belle copiste (« Vivre, fraîche, légère et subtile comme la bulle d'un grand champagne »). Vénus oubliée, éternel second rôle, on pardonne volontiers à l'auteur la faiblesse de l'avoir élue.
Encore une (en)quête. Pas le roman de l'année mais un grand plaisir de lecture. J'ai particulièrement apprécié l'évocation des milieux littéraires et artistiques des années 40.
Bilan : 🌹
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Alors qu'il s'apprête à ranger de vieux livres dont il a hérité, le narrateur tombe sur un carnet relié, à l'intérieur duquel est recopié la pièce de Claudel "Partage de Midi". L'écriture semble féminine, aucune autre date que celle de 1942 et des initiales M.S. le narrateur entreprend alors de rechercher qui est cette femme et pourquoi a-t-elle recopié dans son intégralité cette pièce. C'est d'autant plus interpellant que la pièce n'était pas publiée en 1942, seuls 150 exemplaires avaient été édités de manière confidentiel en 1906... Cette copie serait donc le 151ème exemplaire...? La copiste était-elle une proche de Claudel?

Et quel était le but de cette copie? Passer le temps? S'imprégner de la pièce? L'offrir?

Le narrateur qui est aussi l'auteur du roman puisqu'il s'agit ici d'une biographie, nous emmène dans une enquête poussée, et nous découvrons alors le Paris littéraire des années 40, la vie de Claudel et son avis tranchée sur la politique franquiste et la religion, sa vie privée aussi, avec son amour fou pour Rose, qui lui inspira la pièce dont il est question.

Au fur et à mesure des pistes que le narrateur suit, nous nous trouvons plongés dans la vie d'artistes, mais aussi dans la sienne, certaines informations trouvées lors de ses recherches le ramenant à son enfance et notamment à sa mère disparue trop tôt.

Cette lecture est passionnante, riche d'informations sur les cercles littéraires, sur la politique ou la religion, et l'on prend plaisir à redécouvrir des personnages connus, à découvrir certains tombés de nos jours dans l'oubli et à plonger dans les cercles intellectuels de l'époque.

Le narrateur trouvera-t-il l'identité de cette mystérieuse M.S.?

Vous le saurez en découvrant ce roman autobiographique, le premier de l'auteur, dont la sortie est prévue aujourd'hui!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Résumé
Lorsque sa grand-mère maternelle décède, Jean-Michel Mestres se replie sur lui-même. le confinement n'aide pas sa tendance à l'enfermement et à la solitude. Il choisit alors de se tourner vers une bibliothèque, où de nombreux ouvrages ont étés chassés au profit d'une collection de vaisselle en porcelaine. Il y replace les livres un par un, et tombe sur un carnet qu'il n'avait jamais remarqué auparavant, mais qui va vite devenir son obsession. Il s'agit de la copie manuscrite de Partage de midi, une pièce de Paul Claudel, signée M.S. L'auteur se jette alors dans une recherche sans fin de la personne se cachant derrière cette écriture élancée et régulière. Il imagine une femme, jeune, se mettant à copier une pièce de Claudel pour occuper son été, faisant sécher les pétales d'une rose entre deux pages de son précieux ouvrage… Une telle femme se cache-t-elle vraiment derrière le mystérieux carnet ?

Commentaire
L'ouvrage est présenté comme un carnet de bord retraçant les diverses recherches et pistes suivies par l'auteur. Il nous fait part de ses excitements et déceptions comme de ses pistes sans issues. le style est donc simple, épuré de toute recherche stylistique, les phrases sont brutes. Dès le début de cette “enquête”, on ne comprend pas la motivation de l'auteur à découvrir l'identité de la copiste. La piste de l'obsession inexpliquée est loin d'être suffisamment développée pour qu'on puisse songer à ce choix. L'auteur tente d'ailleurs un début d'explication sur ses motivations à deux reprises, une fois passé la moitié de l'ouvrage, sans apporter plus de réponse qu'un bafouillage sans véritable conclusion. le “mystère” qui entoure l'objet du carnet ne transparaît pas, et on ne s'intéresse pas à qui est le ou la copiste. On se dit que la résolution de cette périlleuse et ennuyante enquête apportera un peu d'intérêt à l'histoire, mais non, après une longue année à suivre les pistes les plus alambiquées sous couvert d'un intérêt inexplicable pour M.S., l'auteur décide qu'il en a marre, et qu'il arrête ses recherches ici. Ni le processus d'enquête, ni aucune moralité ne parviennent à sauver les meubles : tout ça pour ça ? Il semble que l'auteur comme le lecteur aient tous deux perdu leur temps…
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Qui a recopié mot à mot, à la main, Partage de minuit de Claudel dans un cahier, en pleine Deuxième guerre mondiale ? À partir d'un manuscrit, retrouvé parmi les livres de la bibliothèque de son père, le narrateur se lance à la recherche de cette copiste énigmatique. Cette copiste, car il est convaincu que l'écriture est celle d'une femme, qui a signé des initiales MS, inscrit une date de 1942 et un lieu, Isle, en Haute-Vienne. À cette date, la pièce de Claudel était encore inédite. Comment lui est-elle tombée entre les mains ? Pourquoi l'a-t-elle copiée ?
Patiemment, minutieusement, poétiquement aussi, l'enquête se déploie. Chaque chapitre explore l'hypothèse d'une identité possible pour « M.S. », ébauche une piste, ouvrant la voie à une exploration du temps de l'Occupation, de la vie théâtrale en France, de l'oeuvre du dramaturge.
Ce sont autant de petits romans qui se tissent, délicatement entrelacés au présent du narrateur – sa relecture de la pièce de Claudel, son regard critique sur l'auteur, son histoire intime, son écriture solitaire au temps de la pandémie.
À la fin du volume, des photographies du fameux carnet attestent de sa réalité et lancent une sorte d'appel à témoins.
On a envie de lire ce très beau premier roman comme une sorte d'autoportrait oblique et pudique, où le reflet du narrateur-auteur se diffracterait dans tous ces fantômes féminins, toutes ces MS (MestreS ?) possibles. Suivre la trace d'une copiste pour entrer dans l'écriture, c'est aussi inattendu que convaincant. La Copiste est une vraie réussite.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je me fais mon cinéma. Plan large sur la ferme. Plan rapproché sur la grange, puis resserré sur les corps. Gros plan sur l'exemplaire de Partage de midi. Une main de femme glisse sur la couverture. On entend juste sa voix :
– Je ne sais même pas ton nom. Comment t'appelles-tu?

Variante : la copiste a passé la ligne de démarcation en 1942 avec, dans ses bagages, l'exemplaire emprunté à Paris. L'histoire ne dit pas à qui. Le film change d'atmosphère. On ne passe pas en zone libre pour des vacances, il faut un ausweis délivré au compte-gouttes par les Allemands, pour une naissance, un enterrement, une maladie grave d'un proche ; avec
un bon dossier ou une introduction auprès des autorités allemandes, le franchissement est envisageable.
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Ce dont je suis incapable. J’ai besoin d’être arrimé solidement au réel, je m’agrippe de toutes mes forces au sensé, au raisonnable, au rationnel, je me fabrique des rituels quotidiens pour y parvenir. L’usage de ma vie consiste plutôt à dresser la liste des choses à faire – courriers, coup de fil à passer, mails à envoyer, courses, machines, démarches administratives, factures, rangement – que je raye une fois accomplies. Je crains de ne pas y arriver, d’être dépassé, de ne pas être à la hauteur.
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La première page du carnet ressemble donc à celle d’un livre. Le titre, le nom de l’éditeur, l’année de la pièce et celle de l’édition, puis l’indication des actes et la fin d’une scène, tout est souligné au stylo rouge. Pourquoi avoir pris soin de reproduire la maquette de la couverture, la mention de l’éditeur, le nombre d’exemplaires et la dédicace de l’œuvre, « À Philippe et Hélène Berthelot, en témoignage de ma grande affection, je dédie ce livre ».
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On ne court pas dans une librairie, on ne joue pas à cache-cache, on se déplace lentement. Je me souviens de l’odeur, peut-être le parfum douceâtre de la libraire, l’épouse de Jacques. J’ouvre grands les yeux, je ne vois que des étagères en bois sombre et ciré, des murs d’ouvrages. Les livres pour enfants sont relégués dans un coin. Je regarde les couvertures. Elles font envie. Je n’ose pas attraper de livre.
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Sa tête se redresse. Elle oublie ses douleurs, sa fatigue. Elle est jeune tout à coup, et volubile. Sa voix porte. Elle ne s’arrête plus. Je la retrouve telle que je l’ai toujours connue. Me revient en mémoire la visite de l’exposition Toutânkhamon avec elle, en 1967, au Grand Palais. Seul, sans mes sœurs. Je suis fier. J’ai onze ans. Je rêve de devenir archéologue.
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