Je ne dormais plus. Je restais, la nuit, devant la fenêtre. C'était le couvre-feu, le noir absolu dès neuf heures. Et puis, peu à peu, montait la rumeur des rafles qui reprenaient, se multipliaient comme si on savait qu'on n'avait pas trouvé le vrai coupable, qu'il y avait des dizaines de complices de l'assassinat de mes petits camarades qui se cachaient toujours en ville ou dans la montagne.