C'est vrai, il a raison... à force de penser,
On finit par rien faire, sinon s'interroger
Sur le sens du monde, sur tous ces messagers
Que guident les étoiles qui nous trouvent insensés
D'oser lever les yeux, d'oser graver nos pas
Dans les vents de poussière, d'oser jusqu'à aimer
Ce qui nous désespère, d'oser même exprimer,
Ne serait-ce qu'un peu : "Pourquoi suis-je bien là
Moi qui ne serais rien, à l'aube de ma mort,
Qu'un semblant de conscience ayant frôlé, à tort
Ces myriades de rien, ces fragments de bonheur
Dont je faisais bombance comme un provocateur." (Acte 1 scène 2)
Tyllsite enrageait de tant d'ignorance. Il était convaincu qu'en extirpant la flèche et en cautérisant la blessure à la flamme, on pouvait encore sauver la petite, même s'il y avait un risque d'hémorragie. Mais il fallait tenter quelque chose...[...] Plus la neige rougissait sous elle, plus elle sombrait dans une torpeur mortelle [...] Lorsque les yeux de la petite Koïka fixèrent l'insondable éternité, Kapayok laissa s'écouler ses larmes et serra une dernière fois contre son coeur le petit corps replet et sans vie de sa petite fille adorée.. (p. 197)
La terre ira à ceux qui la travailleront,
Et non plus à ceux-là, tous ces petits barons,
Ces potentats locaux ou internationaux,
Qui ne cultivent rien que leur petit égo ! (Acte 2 Scène 5)
Tous ignorent qu'Aniatouk -c'est le nom de la belle- ,
N'a d'amour pour personne ; toute chose lui plait...
Sa candide innocence, pour certains si cruelle,
S'accomplit chaque jour comme un nouveau couplet.
La passion brûle son coeur d'une ferveur uniforme,
Mais qu'on ne s'y trompe ! ce n'est pas un amant
Qui suscite cette langueur si informe
Que chacun connait en ces si doux moments. (Acte 1 scène 1)
Parce qu'il est le plus fort et les femmes se couchent
Sous celui qui sera dans ses humeurs farouches,
Le mâle dominant ou bien l'esprit puissant
Capable de régner sur le clan grimaçant...
Voila pourquoi...Et s'il n'est le plus fort, alors...
Ce sont elles qui le dominent, telles des carnivores ! (Acte 2 scène 1)
Alors, allez combattre, vous si décevants,
Et si vous revenez glorieux, couverts de sang,
Qu'importent vos méthodes, si vous êtes puissants,
Nous coucherons sous vous en portant vos enfants,
Mais gare à revenir sans être triomphants...
La semence du lâche n'aura jamais de ventre ! (Acte 2 scène 1)