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3.25/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Métabetchouan , le 07/03/1927
Mort(e) à : Château-Richer , le 23/07/2006
Biographie :

Jean-Paul Desbiens (7 mars 1927 - 23 juillet 2006), plus connu sous le pseudonyme de Frère Untel, est un écrivain, un enseignant, un philosophe et un religieux québécois.

Né en 1927 à Métabetchouan, dans la région du Lac Saint-Jean d'un père bûcheron, il devient Frère mariste en 1944[1], prenant le nom de frère Pierre-Jérôme. Il est diplômé en philosophie de l’Université Laval, obtenant sa licence en 1958. Il enseigne ensuite dans la région du Lac-St-Jean.

En 1960, il publie Les Insolences du Frère Untel sous le pseudonyme de « Frère Untel » aux Éditions de l'homme. Il déplore la qualité de la langue parlée et écrite au Québec, qu’il appelle joual, un mot répandu par le journaliste André Laurendeau[2]. Il en dit qu'il s'agit d'« une langue désossée parlée par une race servile. » Cet ouvrage d'à peine 150 pages marque la société québécoise, devient l'un des premiers best-sellers québécois avec un tirage de 100 000 exemplaires et est republié plusieurs fois.

Ayant soulevé l'ire de la congrégation des Frères maristes par la publication des "insolences", Jean-Paul Desbiens ne put participer au lancement de son livre. Par la suite, il saisit l'offre qui lui était faite de poursuivre ses études outremer, considéré plus ou moins comme un exil. Pendant les années 1960, il obtient son doctorat en philosophie à Fribourg et séjourne à Rome. Lors de son retour au Québec en 1964, Paul Gérin-Lajoie, nouveau ministre, désire qu'il devienne son conseiller. Deux ans plus tard, il lui confie la tâche de préparer la mission des CÉGEPs pour le niveau collégial post-secondaire.

Il est l’éditorialiste en chef du journal La Presse de 1970 à 1972, où ses opinions tranchées auront droit de cité; le journaliste Laurent Laplante considère que cet épisode fait partie de la "période noire" du journal tant ses opinions fédéralistes étaient sans nuance. Il est par après élu provincial de sa congrégation religieuse. Il travaille plus tard pour le Campus Notre-Dame-de-Foy, une institution d'enseignement de niveau collégial et de niveau secondaire professionnel dont il en a été le directeur général à deux reprises, et pour Radio-Canada.

Desbiens s’est remis à écrire à la fin des années 1980, publiant d’autres essais personnels et autobiographiques. Les derniers tomes de son journal, Comme un veilleur et Dernière escale, seront publiés chez Septentrion respectivement en 2004 et en 2006.

Il s'éteint à Château-Richer, le 23 juillet 2006.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Droite, gauche, infinies discussions et une grosse mathèse de doctorat en perspective. Très peu pour moi : à chaque vie suffit sa mathèse. Je dis quand même mes petites idées là-dessus. Et d'abord, ces notions-là ne sont pas des importations. Les hommes se divisent en hommes de droite et en hommes de gauche, comme ils se divisent en introverts et en extraverts ; en obèses et en filiformes ; en imbéciles et en malins. Le malheur, c'est qu'on est toujours le gauchiste ou le droitiste de quelqu'un. On n'en sort pas si l'on attend de mettre la main sur le gauchiste intégral, vacciné et barbu, ou sur le droitiste indiscutable, médaillé et joufflu. Mais on peut s'entendre sur ceci, qui est fondamental pour la question qui nous occupe ici : l'homme de gauche, c'est l'homme qui aime la pauvreté ; l'homme de droite, c'est l'homme qui aime le pouvoir. Point. Ce sont là, de part et d'autre, les plus petits communs dénominateurs. Il peut y avoir beaucoup de flottement si l'on considère les abonnements aux revues, ou les prises de positions hâtives, mais le fond demeure. Par nature, je suis plutôt un homme de gauche, mais la formation que j'avais acceptée, car je l'avais acceptée et non subie, avait réussi à me plaquer certaines réactions typiques de l'homme de droite ; c'est ainsi que je fus franquiste et pétainiste ; que la grève de l'amiante me trouva fort réticent, etc. À l'hôpital, j'eus l'occasion de décaper mon vrai moi, ou en tout cas, de commencer ce travail de récupération de moi-même. Je pompiérise en appelant cela mon passage de droite à gauche. On voit du moins ce que je veux dire par là.

pp 56-7
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Un bon nombre de Canadiens français, montréalais surtout, représentent un monde en dissolution. Parti pris est le seul morceau un peu solide qui flotte dans ce « consommé ». Doctrinaires de la dissolution et non pas artisans de l'unité. Si le Canada français a un avenir, symétriquement, ce monde en dissolution n'en a pas. Pourquoi ? Parce qu'on ne bâtit rien quand on se définit soi-même par le refus. La gauche systématique comme la droite systématique se définissent, partout dans le monde, par le refus. Le dialogue qu'ils poursuivent est un dialogue de déracinés, parce que c'est un dialogue d'hommes sans amour. Ils n'aiment rien. Parce qu'ils ont été gavés de curés et de culture littéraire, ils croient être pour Marx et pour l'économique. Ils se prennent au sérieux, mais ils ne sont pas sérieux. Quand on veut s'occuper d'économique, on ne fait pas de dissertation économique. on investit 10 ans dans l'étude. Ils ont été formés à faire des dissertations. Des dissertations littéraires. Ils continuent à faire des dissertations : des dissertations économiques et des dissertation marxistes. Ils ont seulement changé de chanoines : au lieu de réciter les encycliques, ils récitent Jacques Berque. À cause de leur formation, ils prêchent, là où il faudrait étudier. Étudier la réalité canadienne-française, étudier les maîtres, mais les maîtres actuels, ceux qui prédestinent les 10 ou 20 prochaines années et non pas ceux qui n'en finissent plus de prophétiser ce qui aurait dû arriver pour que Marx ait raison.

pp. 83-4
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Toute préoccupation ontologique n’est pas absolument étrangère aux théories même psychologiques de la personnalité. Tantôt elles s’attachent à démontrer que l’âme n’existe pas ou qu’elle est inconcevable ou qu’elle est inutile à l’intelligence de la vie psychique; tantôt elles se défendent de faire de la métaphysique. A parler atome, force, matière, la physique ne met pas tant de façons. C’est qu’elle est une science. Le seul moyen de se garder de la métaphysique, c’est de l’ignorer et ce moyen n’est à la portée que des sciences positives. S’il n’est pas encore des plus employés en psychologie, il n’y a donc pas de quoi s’étonner.
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Je ne crois pas aux petits bourgeois bourrés de complexes qui veulent convoquer la nation à régler leurs problèmes personnels. Pour se sentir « pur intellectuel de gauche », la condition nécessaire, c'est d'être né dans la bourgeoisie. C'est à cette condition seulement qu'on peut se forger une nouvelle nature en reniant férocement l'ancienne. Mais quand on est né dans la pauvreté, on n'a pas besoin de renier sa naissance pour se guérir de la culpabilité d'être né bourgeois et d'avoir fait son cours classique.

pp. 95-6
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Le métier d'éducateur n'ira pas se simplifiant. Il deviendra de plus en plus complexe et exigeant. La civilisation du loisir est à nos portes, si la Bombe n'arrive pas sur nos toits avant. Demain, quelques hommes seulement suffiront à produire pour tous ; quelques autres seront chargés d'administrer. La terre deviendra une vaste garderie. On s'ennuiera copieusement dans cette pouponnière si on n'est pas instrumenté pour comprendre. Comprendre, voilà quelle sera bientôt l'activité principale de l'humanité.

p. 89
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Il est curieux de remarquer que le terme même de «psychologie» étymologiquement si parlant, a été lancé par Wolff en 1734. C’est Wolff aussi qui, le premier, a parlé de mesure en psychologie à l’occasion de sa distinction entre la psychologie empirique et la psychologie rationnelle, si mal nommée. Mais Brentano, le premier, a rompu avec la méthode de la philosophie de la nature en psychologie en faisant de la conscience l’objet formel de la psychologie.
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On peut dire en effet que les relations entre la philosophie et la psychologie ont changé de direction. Depuis les origines les plus lointaines jusqu’à il y a un siècle, la psychologie était considérée comme une partie intégrante de la philosophie et n’avait pas d’existence autonome comme science distincte. Elle trouvait place dans une philosophie de la nature, et l’homme n’était étudié que comme faisant partie d’un système extrahumain.
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Le métier de l'avenir, c'est le métier d'éducateur. Il y faudra des hommes entièrement dévoués, car ce métier est rongeur de temps et rongeur d'âme.

p. 90
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L’importance philosophique de l’oeuvre de Piaget est aussi manifeste que son importance en psychologie expérimentale contemporaine, pour la raison générale que nous venons de souligner, c’est-à-dire les attaches profondes de toute psychologie avec la philosophie.
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