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Citations de Jean-Paul Goux (7)


S'il m'était impossible de me tenir à l'écart durant les repas, du moins pouvais-je me tenir à distance durant ces pauses et j'allais m'asseoir dans le cloître sur le petit banc de pierre, près duquel tous les enfants de Chenecé sont allés se poster à la nuit tombée afin de surprendre le hérisson sortant de son nid de mousse et de feuilles mortes.
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Je refermais derrière moi la porte de mon verger, j'allais vers l'éperon saluer le vieux gravelin qui n'est jamais plus beau que sous l'hiver, sans ses feuilles, parmi ses branches et ses ramures de craie, parfaitement lisibles. J'allais m'installer dans le bois de pins, je restais assis dans la neige contre un tronc, dans la direction du sud-ouest, (...). Le dos contre mon arbre, je suivais les jeux des écureuils qui descendent à toute vitesse deux à deux, la tête la première, en tournant autour d'un tronc comme on descend la vis de l'escalier des tourelles. Une fois à terre, selon des parcours désordonnés, hésitants mais précipités, ils s'arrêtaient soudain, plongeaient le museau dans la neige, commençaient à forer comme un pic-vert à coups de bec, exhumaient un cône brun qu'ils attaquaient maintenant, assis dans la neige sur leur derrière, la crosse de leur queue bien dressée, et je me demandais comment ils font, les écureuils, quand tout est blanc, pour savoir où ils ont caché leurs provisions, comment ils se souviennent.
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La nuit était inaccessible, terriblement lointaine, il fallait réduire cette infranchissable distance des heures qui m'en séparaient par la fraction de la journée en multiples étapes, en courtes échéances qui deviendraient accessibles par leur proximité, oblitéreraient ainsi l'effrayant spectacle d'un temps immensément vide, devant moi, impossible à combler.
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S'il existait, dans l'ordre des rapports humains, un état de violence pure, absolue, c'était lorsque la beauté s'exerçait comme un pouvoir plus absolu que tous les pouvoirs absolus puisqu'elle s'exerçait, elle, avec le consentement extasié et ravi de ce qui se mettait sous son joug. Au moment où il s'agenouille devant la beauté, le subjugué tout confit en dévotion remercie la vie du don gracieux qu'elle vient de lui faire, il prend à témoin la terre entière de son bonheur, il a reçu le baiser de la reine. Il est à genoux, le subjugué, mais il brasse l'air tout autour de lui comme s'il volait, il pense et le dit partout qu'il s'est agrandi et comme tout maintenant lui est devenu plus précieux, plus noble, plus riche de sens, il raconte le monde uniquement radieux que la beauté dans sa grâce vient de lui découvrir.
[...]
Ainsi, de quelque manière qu'on l'envisage, par les inévitables jeux de domination qu'elle induisait, la beauté n'était que violence et destruction, un désastre.
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Je ne sais pas qui vous êtes, vous qui me lisez maintenant après avoir découvert le secret du double fond : je fais de vous un familier de l'Abbaye, un Chéronnet ou un Chauvel, un Germanges, un Sampans, un Dumège ou un Planchenault, faute de pouvoir imaginer qui d'autre qu'un membre de la tribu aurait eu l'occasion, le loisir, la curiosité ou l'indiscrétion d'aller fouiller dans l'armoire, mais puisque vous non plus vous ne me connaissez pas, n'avez jamais entendu parler de moi, (...) je crois plus juste de m'adresser à vous comme si vous ne connaissiez rien ou parce que vous ne connaissez rien de Chenecé, car enfin qui donc a jamais passé tant d'années ici depuis que l'Abbaye n'est plus une abbaye ?
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'Il y eut des ciels nacrés et grivelés, où toutes sortes de gris, derrière un front massif de nuages noirs, mêlaient sans les confondre leurs fragiles clartés dans une opaline laiteuse aux transparences orangées, de légères traînées argentées passant sur des nappes de perle, et de fragiles fumées disparaissant dans des bancs de cendre, tout cela sans forme identifiable et flottant dans l'air avec la légèreté d'un matériau improbable, à la consistance incertaine, entre le sable et la flamme.'
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Mais les jardins, eux, étaient beaux et sa haine irrémittente - Morgante avait appris que la beauté des lieux où l'on vit empêche de vivre car elle dévore celui qu'elle retient .
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