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Alyscamps de Jean-Paul Guibbert
Voix ailée et vaine de Béatrice Extrait 2 Et tu viendras, Dans ces allées où mon cœur saigne à chaque pas, Mes bras seront d’une autre nuit, d’un autre ciel, Et nos embrasements parmi les arbres morts Seront d’une autre terre, d’un autre temps. Et nos arbres et nos bras déchirés vers le ciel Et les ronces d’enfance et les baies dans nos mains. Car dans la nuit de notre peur, Tu aimes avec des larmes dans la voix Et la douleur qui est la tienne est sans raison Et le jeu adorable de l’amour que tu donnes Est sans raison. Et toujours je me laisse réduire par ta voix, Toujours au même ventre je suis grande prêtresse Et servante de roi. Et la blessure que tu fais a la violence des saisons Mais le temps après la blessure est une lente floraison. Une descente au monde bas |