Au vrai, ce n'étaient pas forcément les récits les mieux troussés qui se révélaient les plus précieux. Au détour d'une digression ou d'une réticence, le centenier flairait parfois un éclat de vécu ; une anecdote banale ou narrée de façon plate possédait un fumet de réel. En fait, Gaidéris accordait souvent le plus grand prix à ce qui était mal raconté ; la vie ne s'y était pas encore fardée de mots.
("Comment Blandin fut perdu")