Le lendemain de l'armistice,le 12 novembre 1918,Monet pose ses pinceaux et prend la plume.Il écrit à Clemenceau, le vainqueur de l'heure,l'ami de toujours. Cher et grand ami,je suis à la veille de terminer deux panneaux décoratifs, que je veux signer du jour de la victoire,et viens vous demander de les offrir à l'État par votre intermédiaire. Dans cette lettre célèbre, Monet ne parle encore que de deux panneaux. Clemenceau le convainc de donner l'ensemble à l'état .Monet y consent et les Nymphéas-,encore dans les limbes,toujours inachevés, sont déjà consacrés comme une œuvre de paix.De ce jour,étalée sur dix ans,ce sera l'oeuvre ultime,la dernière confrontation entre Monet et la peinture.
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