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Citation de line70


De toutes parts, l'eau glissait sur mon corps, tiède et lourde, huileuse et sensuelle. Je laissais mes pensées suivre leur cours dans mon esprit, j'écartais l'eau en douceur devant moi, scindant l'onde en deux vagues distinctes dont je regardais les prolongements scintillants de paillettes d'argent s'éloigner en ondulant vers les bords du bassin. Je nageais comme en apesanteur dans le ciel, respirant doucement en laissant mes pensées se fondre dans l'harmonie de l'univers. J'avais fini par me déprendre de moi, mes pensées procédaient de l'eau qui m'entourait, elles en étaient l'émanation, elles en avaient l'évidence et la fluidité, elles s'écoulaient au gré du temps qui passe et coulaient sans objet dans l'ivresse de leur simple écoulement, la grandeur de leur cours, comme des pulsations sanguines inconscientes, rythmées, douces et régulières, et je pensais, mais c'est déjà trop dire, non, je ne pensais pas, je faisais maintenant corps avec l'infini des pensées, j'étais moi-même le mouvement de la pensée, j'étais le cours du temps.
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