Jean-Pierre Dopagne

Pièce coup de poing, publiée quand ? Hier ? Non, dépôt légal août 2001. Avec une langue acerbe, politiquement incorrecte et un propos ravageur, ce monologue fait le récit de l'enseigneur qui considère ses élèves de terminales comme des animaux. Le ton cynique est saisissant au début, puis tout bascule. Un beau jour, il sort une arme et tire dans le tas. Le propos pourrait s'arrêter là, mais depuis le début, l'auteur tisse un lien entre l'enseignement et le théâtre, alors il tire le fil jusqu'au bout. Récit discret de l'après, après il monte sur les planches pour raconter son histoire. Les gens viennent écouter, voire, admirer ? Non, voir un monstre et lui il est là juste parce qu'il en est l'auteur. D'autres comédiens attendent derrière. C'est terriblement bien construit, implacablement drôle et furieusement questionnant. Les scènes annexes, dialogues avec les autres profs, sa femme, un élève rescapé du carnage. Le récit d'un viol d'une collègue dont le propos n'est pas sans se rappeler ce qui se dit actuellement sur le viol et le consentement. 20 ans plus tôt même combat. Tout est juste dans cette pièce. Rien ne dépasse. La fin nous dépasse tout autant. La transmission est une logique humaine elle aussi indéboulonnable. Je ne raconte pas, vous lirez. Il suffit d'envoyer un mail à l'éditeur et il l'offre en pdf. Ce serait dommage de s'en priver.