Il faut certainement fréquenter le désert pour ressentir l’assourdissement du silence. Dès ma première traversée algérienne, je fus frappé par ce vertige, cette absence de son. Nous sommes habitués à vivre dans le bruit ; de la ville, de la circulation, du voisinage, de la radio ou de la télévision qui dans certains foyers fonctionne en permanence comme pour occuper l’espace. Il faut croire que le calme total est angoissant, un peu comme ces appartements meublés à l’excès afin de conjurer le vide.