(partie III, p. 209)
Car il ne subsiste apparemment rien, ni plaies ni bosses, rien qui empêche de vivre, et pourtant quelque chose est là, en travers, qui depuis s'ingénie à tout gâcher. Et vous qui recueillez ces morceaux de mémoire brisée, coupante comme du verre, vous ne pouvez que demeurer à l'écoute, immobile et silencieux, démuni, privé du secours d'une parole consolante ou d'un geste de compassion, toutes choses déplacées, tenu à n'être que ce bureau d'enregistrement du malheur, ce greffier des pleurs, tout ouïe, qui regarde la souffrance et se résigne à n'en pas prendre sa part.