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Citations de Jean Sulivan (37)


Écrire, c'est entrer en silence, parler à voix basse pour quelques-uns qui entrent en silence avec vous parce qu'ils reconnaissent une voix qui monte du fond d'eux-mêmes. Il existe une race d'hommes, voyez-vous, qui vous est accordée. L'un est écrivain, l'autre lecteur, qu'importe ! Ils sont branchés sur le même courant, par delà les idées et les opinions.
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J'ai parfois l'espérance insensée
qu'à travers ces mots si peu miens
un visage apparaîtra
devant lequel se voilent les anges.
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B.M. (Beuve-Méry) Que quelqu'un vienne à lui dire : La situation est grave, mais elle n'est pas désespérée, il répondra : Elle est désespérée, mais ce n'est pas grave.
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Un homme quitte le sol des siens, voyage, brasse des affaires, ouvre un chemin dans des consciences et revient tôt ou tard à son jardin, se penche sur la terre avant d'y descendre.
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Celui qui se livre s’expose à l’incompréhension.
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Les « pauvres » selon l’Évangile ne sont pas nécessairement des smicards. Les pauvres sont tous ceux qui mettent leur raison de vivre ailleurs que dans l’argent, la réussite ou la domination, et qui croient à la réalité de l’amour et du désintéressement qu’il implique. Ils sont de tous les partis.
Ces hommes-là tiennent rarement la scène, ou ne la tiennent qu’un temps bref. Ils sont en diaspora dans une classe ou l’autre. Non qu’ils méprisent la réalité politique ni le combat pour la justice, mais ils ne peuvent être dupes longtemps des mots ni des idéologies. La part profonde de leur vie est ailleurs. S’ils croient qu’il faut changer les mots, la vie, la ville, ils pensent qu’en même temps il faut changer de
cœur, d’esprit, de vie. Ils sont le sel de la terre. Eux seuls peuvent trouver une parole d’amitié qui ne vise pas à capturer, selon des lois de nombre, et qui aide à vivre.
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Quant à Mammon pas d’ « illumination ». L’argent n’est pas seulement l’excrément de Satan, c’est aussi la vie. C’est avec lui que se créent la distance par rapport aux nécessités immédiates, la pensée, la morale sociale. Il donne repos et sommeil, quand il n’empêche pas de dormir, il sert contre la souffrance, pour l’amour et pas seulement cet amour-là, Un’ uomo senza è un morto che camina. Un homme sans fric est un mort qui marche.
Mais laisser jouer l’appétit qui permet à des hommes de s’engraisser monstrueusement, en voulant croire que tout s’arrange à la fin pour le bien de tous, est une démence. Parlez-moi du gangster qui dévalise une banque. Il pousse jusqu’au bout la logique. C’est la parabole de notre époque.
Un jour peut advenir à quelqu’un, riche ou non, la révélation de la vulgarité. La richesse sans frein apparaît alors exactement ce qu’elle est : une obscénité.
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Vous parlez avec une telle alacrité contre les plaisirs de la chair que je vois bien que vous y trouvez du plaisir. L’érotisme fait partie de l’existence, tantôt spectaculairement et cyniquement quand il cesse de faire partie, tantôt secrètement ou hypocritement. Il fleurissait au temps de la morale chrétienne. Y voir le mal est d’une grande inconscience. Et en supposant qu’il le soit, faites pousser votre bien dedans et cessez d’ameuter.

Que l’amour physique puisse être le signe d’une chute, l’identification aux mécanismes, je ne suis que mon plaisir, et alors ! Mais le plaisir peut conduire au-delà de lui-même, ouvrir sur l’absolu. Si vous ne savez ce que je veux dire, vous êtes innocents ou infirmes. L’important est de ne point se situer hors risque, hors vie. Beaucoup d’hommes et de femmes jouent longtemps — ne faites pas mine de l’ignorer, hippocampes — avant d’expérimenter l’amour ténébreux et doux qui rend pauvre. Laissez-les au plaisir, considérez-les avec tendresse, ce sera le signe de votre libération intérieure. Rien n’est pire que de les inviter à faire comme si.
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Chanter l’alléluia de la vie et rire de soi, rire de soi : voilà de quoi s’occuper.
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Le bonheur n’est pas dans le bonheur. Il est dans l’incessante marche. Allons, sortez, vivez tant que vous êtes vivants, faites quelque chose, un coup de folie, ou mieux, qui sait, si vous venez de dîner, faites tranquillement la vaisselle.
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Jean Sulivan
L"homme d'Occident est l'homme du Tiers Monde spirituel. Insondable sa tristesse. C'est la tristesse de l'homme séparé, insatiable. La pauvreté et la misère du Tiers Monde n’excluent pas une fraternité dans l'angoisse qui est collective. En Occident l'angoisse est individuelle. Vieux, jeunes, malades, handicapés sont pris en charge par des spécialistes mais sont irrémédiablement seuls. Jean Sulivan, Itinéraire spirituel, Folio Essais 2000
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Si vous êtes père ou mère, soyez-le bien, le moins longtemps possible. N'ayez pas trop besoin de vos enfants pour exister. D'ailleurs ils vous le feraient payer. Vienne vite le temps qu'ils vous choisissent. Que vous pensées, projets, angoisses, sagesses périssent avec vous. Vous ne verrez pas tous l'an 2000. Ils seront en pleine forme. Les convertir à vous, c'est les assassiner. Pour ça, que beaucoup s'effacent sans mot dire, sans maudire. La nature fait bien les choses qui souvent dresse les fils contre la sagesse des pères.
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La cybernétique qui domine et va dominer notre vie finit par nous faire penser qu'il y a toujours, en tous domaines, un choix calculable, le seul raisonnable. L'intelligence doit donc trouver la seule bonne réponse. Atermoiements, revirements ne sont que faiblesse mentale. En définitive il n'y a plus de choix. Ainsi se développe l'esprit mouton.
Or, méfiez-vous des idées admises, trop précises : elles mentent. Hésiter, changer sont souvent preuves d'honnêteté.
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Tout homme tombe aussi naturellement dans le préjugé que la pierre sur le sol, afin d'y trouver le repos.

La vérité devient préjugé dès qu'elle ne germe plus dans une conscience et n'est pas réchauffée à la chaleur d'une expérience.

Pour la pensée commune, sont bonnes les idées qui se digèrent bien, mauvaises celles qui passent mal.

Or il y a des idées qui ne blessent que pour changer le coeur et le regard.
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Depuis Jésus Christ, il n'y a pas d'autre espace pour la foi que la chair humaine qui tient au cosmos.
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Les écrivains et les artistes sont des hommes qui une fois devenus adultes, ne savent pas guérir de l'enfance.
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Jean Sulivan
L'assujettissement doux est pire que la tyrannie parce qu'il endort.
Voyez un symptôme de cette maladie dans les innombrables discours, interviews, entretiens de l'audio-visuel : ce ne sont pas des individus-personnes que l'on montre ou que l'on donne à écouter, mais des représentants d'un milieu, d'une classe, d'une idéologie, d'un parti. Tout est fait pour les transformer en marionnettes, à la faveur d'une crise, d'un évènement, de la parution d'un livre.
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On peut vivre avec ses racines, ses petites névroses. Gardez vs racines secrètes, sinon vous pourriez vous dessécher. Ne liquidez pas trop vite vos blessures : elles peuvent, si vous en avez la grâce et le courage, donner naissance à des ailes. Votre passé n'est pas encore écrit.
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Tout ce qui compte est arraché, conquis provisoirement sur l'inhumain et sur la nuit.
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Ecrire n'est-ce pas se lever au milieu de la nuit, parmi les choses réelles et irréelles, proches et étrangères, aller jusqu'au bout de sa folie, troubler le sommeil des gisants, annoncer l'aube?
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