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Citation de gill


gill
01 décembre 2012
Vers l'année 1900 - époque étrange entre toutes -, une curieuse épidémie s'abattit sur la population des villes, principalement sur les classes fortunées.
Les misérables atteints de ce mal prenaient soudain les mots les uns pour les autres, comme s'ils eussent puisé au hasard les paroles dans un sac.
Le plus curieux est que les malades ne s'apercevaient pas de leur infirmité, qu'ils restaient d'ailleurs sains d'esprit, tout en tenant des propos en apparence incohérents, que, même au plus fort du fléau, les conversations mondaines allaient bon train, bref, que le seul organe atteint était : le "vocabulaire".
Ce fait historique - hélas, contesté par quelques savants - appelle les remarques suivantes :
- que nous parlons souvent pour ne rien dire,
- que si, par chance, nous avons quelque chose à dire, nous pouvons le dire de mille façons différentes,
- que les prétendus fous ne sont appelés tels que parce que l'on ne comprend pas leur langage,
- que dans le commerce des humains, bien souvent les mouvements du corps, les intonations de la voix et l'expression du visage en disent plus long que les paroles,
et aussi que les mots n'ont, par eux-mêmes, d'autres sens que ceux qu'il nous plaît de leur attribuer...
(extrait du préambule à "la comédie du langage", ensemble de neuf pièces de théâtre contenu dans ce recueil paru chez "Folio" en 1987)
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