En espagnol, moria veut dire il mourrait. Et c'est ça, qu'on fait, à Moria. On meurt à petit feu. Doucement. Intérieurement. D'abord en tombant malade, toujours, les premiers jours. La fatigue, la nourriture, le manque d'hygiène. Puis en perdant l'espoir. Alors, un jour, on finit par le saisir, ce couteau qu'on refusait de voir. Qu'on croyait réservé aux autres, aux plus faibles. Non, un jour, sans savoir comment, c'est nous qui nous mettons à faire comme eux sans pouvoir nous arrêter de regarder le sang couler.