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Citation de Letempodeslivres


CHAPITRE 17


J’avançai et lui pris le poignet. Si j'hésitais, ou si je commençais à réfléchir, ma détermination risquait de s'envoler. De plus, il avait raison. Mon envie de vivre dépassait le dégoût que m'inspirait le sang de vampire. Vlad ne me connaissait que depuis quelques jours, mais il le savait déjà. Marty vivait avec moi depuis des années, mais n'y avait jamais suffisamment cru pour m'avouer ce qu'il faisait.
Lorsque ma bouche se referma sur son poignet, je fermai les yeux. Dis-toi que c'est du vin. Un vin très âpre à l'arôme cuivré. La première gorgée me fit grimacer, mais je me forçai à passer la langue sur sa peau pour lécher les dernières gouttes. Son bras, très musclé, était dur comme du bois, mais il avait la peau douce, et aussi chaude que mes lèvres. Lorsque ma langue passa une deuxième fois, c'était parce que je ne pouvais me retenir de découvrir quel goût il avait sans l'âpreté du sang.
Il poussa un grognement sourd, puis ses doigts se crispèrent dans mes cheveux, me tirant la tête en arrière. Les yeux d'un vert éclatant, il me regarda avec une expression si intense qu'elle en était effrayante. Ma bouche s'ouvrit, les lèvres toujours humides de notre contact, mais je ne dis rien. Je savais que je devais lui demander d'arrêter, mais je ne le voulais pas.
Il franchit les quelques centimètres qui nous séparaient encore pour se coller à moi et me tendre la main dont je venais de lécher le sang. Lentement, délibérément, il passa le pouce sur ma lèvre inférieure pour l'essuyer. Il porta ensuite le doigt à sa bouche sans me quitter des yeux.
Mes poumons semblèrent se vider de tout l'air qu'ils contenaient et mon cœur se mit à tambouriner. Incapable de résister, je posai la main sur son torse et sentis son corps crispé sous sa chemise grise. Ses muscles se tendirent sous l'effet du courant qui passa en lui, puis sa main se referma sur la mienne. Il l'aplatit contre lui puis, centimètre par centimètre, la fit monter le long de sa poitrine jusqu'à la douceur de son cou et l'irrésistible friction de sa petite barbe avant d'arriver à sa bouche. Ma respiration accéléra, non seulement parce que je le touchais de cette façon, mais aussi à cause de l'intensité de son regard alors qu'il déposait un baiser sur ma paume en me chatouillant avec la langue.
Un bruit sec me fit sursauter comme sous le coup d'une brûlure. Quelqu'un venait d'ouvrir violemment la porte du gymnase. Vlad ôta les doigts de mes cheveux mais ne me lâcha pas la main, et son regard se tourna vers la gauche avec une irritation visible.
— Quoi ? demanda-t-il froidement.
Maximus s'approcha de nous. Un regard lui suffit pour comprendre ce qui se passait. Je reculai, emplie de honte et non plus du désir qui m'avait submergée lorsque j'avais léché la main de Vlad pour la seconde fois. J'avais accepté de laisser une semaine à Maximus pour voir si nous étions faits l'un pour l'autre, mais il venait de me surprendre dans les bras de son patron au bout d'une seule journée. Traînée, me réprimandai-je.
—Vous avez de la visite, dit Maximus.
Son visage restait impassible, mais je n'en reculai pas moins, gênée, et essayai de dégager ma main de celle de Vlad.
Ce dernier me lâcha et croisa les bras tout en adressant son fameux sourire à la fois aimable et terrifiant à Maximus.
—Et ce visiteur est si important que tu devais absolument me l'annoncer sans même prendre le temps de frapper à la porte ?
Je pâlis en entendant la menace qui couvait sous ces paroles soyeuses. Il n'allait tout de même pas s'en prendre à Maximus pour une raison aussi futile ? Arrête, pensai-je à son intention.
Je me retins d'ajouter « s'il te plaît » car je savais que ce mot n'avait aucun effet sur lui.
—Je vous prie de m'excuser, mais il s'agit de Mencheres et de son Maître associé, expliqua le vampire blond, qui ne semblait pas réellement désolé, même s'il inclina le buste. Ainsi que leurs épouses.
Je commençai à m'éloigner, car j'avais retrouvé toute ma tête à présent que j'avais quitté la proximité enivrante de Vlad. Mais qu'est-ce que je m'apprêtais à faire ? Rien de très malin, en tout cas.
—Leila, arrête, dit Vlad.
Je continuai de me diriger vers la porte.
—Tu as de la compagnie, je vais m'éclipser...
—Arrête !
J'obéis à son ton impérieux, puis jurai. Je n'étais pas son employée ; il n'avait aucun ordre à me donner.
—Non, répondis-je d'un air de défi. Je suis pleine de sueur et de sang et je veux prendre une douche. Tout ce que tu as à me dire peut attendre.
Maximus perdit son impassibilité et me regarda comme si j'étais une Martienne. Vlad fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour répondre, mais avant qu'il ait pu parler, un rire éclata dans le couloir.
— Il faut absolument que je rencontre l'inconnue qui vient de te remettre si glorieusement en place, Tepes, déclara une voix à l'accent anglais.
—Au fait, ils sont déjà descendus, maugréa Maximus une seconde avant que quatre personnes apparaissent dans l'encadrement de la porte.
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