Imaginez un grand disque, comme si la Terre était plate, sans relief et au milieu de rien. On est tous dessus, au même niveau, et le fait d’être dessus indique que l’on est déjà né et pas encore mort. Je ne dis pas « vivant » puisque là encore vivant avant ou après la naissance c’est sujet à interprétation. De toute évidence, vous et moi sommes nés, nous ne sommes pas encore morts, nous sommes simplement là.
Et puis d’un coup, Patrick saute et presque simultanément des idées, des questionnements, des réflexions, des suppositions vont former tout un tas de petits groupes. Il y a ceux qui pensent que Patrick est mort, ceux qui discutent de pourquoi Patrick a sauté, ceux qui se demandent où il est, ceux qui s’en foutent, ceux qui réfléchissent à sauter aussi, ceux qui supposent que ceux qui réfléchissent à sauter n’ont pas tort, et ceux qui supposent qu’ils sont fous de se poser la question, ceux qui racontent la vie de Patrick, ceux qui contestent ses choix, ceux qui se regroupent au centre du disque de peur de tomber et ceux qui forment une chaîne humaine pour voir jusqu’où ils peuvent descendre… Des milliards d’idées se créent sur une seule action. Et au milieu il y a moi, peut être aussi vous, qui au lieu de centraliser l’attention sur Patrick, s’intéresse beaucoup plus à ceux qui s’intéressent à Patrick, par le fait qu’une simple action dans une inertie totale crée des réactions à la chaîne et change en une fraction de seconde le fonctionnement de tout un univers.
Imaginez un grand disque, comme si la Terre était plate, sans relief et au milieu de rien. On est tous dessus, au même niveau, et le fait d’être dessus indique que l’on est déjà né et pas encore mort. Je ne dis pas « vivant » puisque là encore vivant avant ou après la naissance c’est sujet à interprétation. De toute évidence, vous et moi sommes nés, nous ne sommes pas encore morts, nous sommes simplement là.
Et puis d’un coup, Patrick saute et presque simultanément des idées, des questionnements, des réflexions, des suppositions vont former tout un tas de petits groupes. Il y a ceux qui pensent que Patrick est mort, ceux qui discutent de pourquoi Patrick a sauté, ceux qui se demandent où il est, ceux qui s’en foutent, ceux qui réfléchissent à sauter aussi, ceux qui supposent que ceux qui réfléchissent à sauter n’ont pas tort, et ceux qui supposent qu’ils sont fous de se poser la question, ceux qui racontent la vie de Patrick, ceux qui contestent ses choix, ceux qui se regroupent au centre du disque de peur de tomber et ceux qui forment une chaîne humaine pour voir jusqu’où ils peuvent descendre… Des milliards d’idées se créent sur une seule action. Et au milieu il y a moi, peut être aussi vous, qui au lieu de centraliser l’attention sur Patrick, s’intéresse beaucoup plus à ceux qui s’intéressent à Patrick, par le fait qu’une simple action dans une inertie totale crée des réactions à la chaîne et change en une fraction de seconde le fonctionnement de tout un univers.
Le débat sur le journal intime est clos depuis longtemps, les différentes analyses rhétoriques et autres études littéraires ont démontrées que l’on écrivait consciemment ou non, de sorte que ça puisse être lu. C’est bien là l’essence même d’un livre. Un texte n’existe que parce qu’il est lu, un récit n'existe que parce qu’il est transmis. Sémantiquement parlant un récit destiné à personne n’est pas un récit, c’est du silence. Même lorsqu’on se raconte des choses à soi, on est à la fois celui qui raconte et celui qui écoute. Donc un journal intime, c’est faire d’un évènement passé un récit destiné à être relu dans l’avenir. S’agissant du destinateur , tout dépendra de votre faculté à bien cacher votre journal.