Tout ce qu’il avait à faire, c’était de commencer à écrire un rapport sur Phil pour n’importe quelle sorte d’infraction, nuisant à son image. Il pouvait démontrer dans sa paperasse la manière dont la performance de Phil s’était détériorée et son attitude avec elle. Et vraiment, ce ne serait pas complètement inexact. Habituellement, quand il commençait à malmener un manager, ne le lâchant pas d’une semelle, son attitude s’effondrait.
La situation avec Phil n’avait vraiment pas de sens et Mark secoua la tête. Comment Phil lui avait-il semblé si doué alors qu’il était en fait un homosexuel ? À l’évidence, un queer ne pouvait pas être un manager efficace. Comment quelqu’un comme ça pouvait-il un jour inspirer le respect à son équipe ? Comment quiconque pouvait-il le prendre au sérieux ?
Il fixa Vince intensément, sachant ce qui était sur le point de se passer. Dans quelques secondes, Vince serait de nouveau en lui. Maintenant nu, Justin souleva les jambes en anticipation.
Justin aimait être pris, couché sur le dos. Il appréciait de pouvoir lever les yeux vers ceux de l’homme qu’il aimait alors que celui-ci le pénétrait. Il aimait pouvoir tendre la main et lui toucher le torse, sentir ses abdos tendus, solides comme de la pierre alors qu’il lui donnait des coups de reins. Il adorait la manière dont Vince se penchait parfois et l’embrassait profondément pendant qu’il était encore enfoui en lui. Cela donnait tellement plus la sensation de faire l’amour que l’impression d’être monté.
Malheureusement, ce que Mark jugeait c’était bien plus que la personnalité. Il semblait juger les gens en se basant sur si oui ou non ils entraient dans sa zone de confort.
Judy, Doreen, Ezra, Wayne, et la plupart des membres de l’équipe de Phil n’entraient pas dans cette zone. Non seulement ils existaient à l’extérieur de cette zone, mais ils étaient loin, très loin de ses limites et se dirigeaient dans la direction opposée. Phil sourit alors qu’il entrait dans son allée. C’était exactement pour ça qu’il aimait tellement ses employés. Ils étaient tous tellement uniques, si intéressants. Si atypiques. Ils étaient tout sauf des silhouettes en cartons conservatrices.
— Entièrement. Une gorge profonde, dit Vince.
Même si son ton restait désinvolte, il était sérieux. Pendant le sexe, quand il donnait un ordre à Justin, il ne jouait jamais. Il s’attendait à ce que Justin apprécie son corps parfait et le vénère. Il rendait parfaitement clair qu’il n’avait aucune tolérance pour le non-respect.
La personnalité dominante de Vince ne dérangeait pas le moins du monde Justin. Au contraire, elle l’excitait. Il sentit son propre sexe palpiter contre le matelas sous lui alors qu’il obéissait aux directives de Vince. Il lui fit bien une gorge profonde, glissant entièrement sur le membre, forçant le gland spongieux à l’arrière de sa gorge.
Puis, apparemment comme par enchantement, une voiture apparut. C’était quoi ce bordel ? Qu’est-ce qu’elle faisait, bon sang ? Sachant immédiatement qu’il n’avait pas le temps de freiner, il actionna son klaxon. La putain de bagnole avait calé juste devant lui et il était sur le point de la percuter sur le côté.
Saloperie ! Il tourna brusquement le volant sur la droite alors qu’il écrasait les freins, fonçant toujours à tombeau ouvert. Le semi-remorque se précipita sur le parking, et pendant une fraction de seconde Vince sut qu’il allait mourir. Le camion se dirigeait droit vers les pompes à essence