La tour respire. Il n'y a aucun doute là-dessus : la chair du sommet circulaire de l'anomalie monte et descend avec la régularité d'une personne plongée dans un profond sommeil. Personne n'en a parlé dans les rapports : tu n'y es pas préparée, mais avec quelle facilité tu t'y habitues, tu t'y livres, tu t'imagines déjà descendre même si une partie de toi flotte, s'élève pour dominer cette décision idiote. La chose va-t-elle se réveiller pendant que tu seras à l'intérieur ? L'ouverture qui donne dans l'obscurité ressemble davantage à une gueule ouverte qu'à un passage, les broussailles autour ont été repoussées, aplaties pour former un cercle grossier, comme si un serpent désormais absent s'était auparavant enroulé autour pour le protéger. Les marches font comme des dents mal alignées entre des lèvres retroussées, l'air qui sort empeste la pourriture.