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Critiques de Jelena Bačić Alimpić (7)
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Dernier printemps à Paris

Ce roman est le récit de toute une vie. Celui d'une jeune femme russe qui sera trahie à plusieurs reprises par des êtres proches. L'auteur dévoile que le régime d'un seul homme peut réussir à manipuler les membres d'une même famille, des amis proches, afin que certains en trahissent d'autres. Sous l'ère stalinienne, ces agissements mèneront Maria dans un camp de travail où elle subira le froid, la faim, la maladie et d'autres souffrances.... Des coups de poignard dans le dos assénés avant son arrestation à ceux qu'elle recevra une fois sortie, Maria restera debout même si elle aura flanché. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et sa prose ne verse jamais dans le larmoyant, l'insupportable, le dégoût mais plutôt vers la stupéfaction, l'étonnement, la compassion, l'interrogation.

J'ai aimé tous les personnages qu'ils soient ténèbres ou lumières sur la route de Maria. D'elle j'ai aimé sa force, sa superbe, sa résignation qui a alterné avec sa ténacité.

J'ai moins aimé la fin que j'ai trouvée trop convenue à l'exception des deux dernières pages qui m'ont beaucoup émue.

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Dernier printemps à Paris

Une illusion de couple. Des choix professionnels différents. Un couple pour qui la routine devient pénible. Un couple pour qui le quotidien est à peine supportable. Est-ce la raison pour laquelle Olga se jette à corps perdu dans ce récit horriblement magnifique? Un récit qui éveille sa curiosité et remplit le vide de sa vie. Une excursion dans le monde soviétique de Staline. Une excursion dans une famille en souffrance. Une longue descente en enfer dans une Union Soviétique en pleine Révolution. Un amour maudit scellé dans l'obscurantisme. La bonne foi. L'innocence. L'ignorance.

Dernier printemps à Paris nous emporte dans un monde où la souffrance, la trahison, sont écrites en lettres d'or glacé sur le destin des hommes qui les subissent. Il nous offre un regard obscurément éclairé sur les actions de Staline et de ses sbires. Un monde où la force morale, la dignité, la bonne foi sont foulés au pied. Piétinés par des hommes qui n'ont aucun scrupule pour imposer leurs idées. Maria connaitra l'horreur, la peur, le désespoir. Mais elle se relèvera. Elle fera tout pour transmettre. Pour que nul n'ignore. Pour témoigner. Pour ne pas taire au monde une période noire de sa vie, de son pays. Comment des êtres humains ont-ils pu se comporter ainsi? Comment ont-ils pu faire fi de l'humanité?

Dernier printemps à Paris est un cri de colère. Un cri de douloureuse surprise. Un cri qui ne laisse personne indifférent. C'est un cri, un hurlement sur l'injustice, la trahison, la bassesse humaine. C'est un cri qui dérange la tranquillité des bien pensants. C'est un cri de résilience après un dernier printemps à Paris.
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Dernier printemps à Paris

J’ai hésité un moment à choisir ce livre. Parce que les livres étrangers qui fantasment sur Paris, ça m’agace. Oui, je suis une provinciale. Mais vraiment, le résumé m’a donné très envie de ce qui s’était réellement passé dans la vie de Maria. Et croyez-moi, c’était une excellente idée, je vous conseille grandement d’avoir la même. Déjà pour l’histoire, qui, c’est vrai, est tragique. Soit. Forcément, les goulags, on ne peut pas appeler ça le « club med de Sibérie ». Mais elle est tellement bien raconté cette histoire, de façon chronologique , s’appuyant sur des fait réels, qu’on ne peut que se retrouver emporté. Bien sûr nous connaissons tous Staline, les goulags, les travaux forcés. En surface. Et le récit de Maria nous permet de comprendre bien mieux ce que cela signifiait de vivre à cette époque, dans ce pays. Les espions, les milliers de morts, les disparus, les familles éclatées, les migrations si on pouvait se le permettre, les trahisons. Cette femme est étonnante. Je ne peux même pas vous dire si je l’apprécie ou pas, mais elle nous permet de nous poser des questions sur ce qu’on aurait fait, nous, en temps de guerre. Parce que c’était une guerre, pour elle, au long cours, même après Staline.



Mais ce n’est pas le genre de livre qui joue uniquement sur les sentiments. Vous savez, ceux dont l’écriture est bancale, mais qu’on ne peut s’empêcher de terminer les larmes aux yeux parce que, tout de même, des enfants morts, c’est triste! L’écriture est maîtrisée, la traduction est délicate, réfléchie, soutenue. J’aurais aimé savoir lire quelques mots de serbe pour savoir si cette façon d’écrire se retrouve dans le manuscrit original. Je ne dirais pas que c’est une écriture poétique, dont on souhaiterait conserver des phrases en citation. Mais au contraire de mes avis, ou de beaucoup de livres qui sont parfois écrit dans une langue courante voire orale, ce livre est écrit, réellement. Avec de belles tournures de phrases, des mots recherchés ( pas au point de devoir ouvrir son dictionnaire en permanence, n’exagérons rien!). Le seul inconvénient de cette jolie écriture, c’est que quand l’autrice écrit des dialogues, ça tombe totalement à plat.



Un » Madame… Ça va?… » jure tellement avec tout le reste. Heureusement, il y en a peu, il suffit de les passer bien vite, et de se dire que nous aussi, nous avons beau avoir des tas de belles phrases en tête, parfois on se contente de phrases faciles!



Je conclurai donc en vous conseillant très fortement cette lecture, faites un saut dans la Russie stalinienne, et en fait, Paris, on n’en parle très peu…
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Dernier printemps à Paris

Un amour profond, sincère, songea Olga qui ressentit une pointe aiguë de jalousie à l’encontre de cette vieille femme de quatre-vingts ans. Elle se demanda si cet amour qui lui revenait en pensée soixante ans plus tard pouvait n’avoir rien perdu de sa force, être apparemment toujours vivace, respirer encore en elle en attendant le terme de sa vie. Olga ne parvenait pas à comprendre comment, après toutes les brimades qu’elle disait avoir endurées, cette frêle vieille dame pouvait avoir encore autant d’amour dans le cœur et s’en souvenir sans verser de larmes.
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Dernier printemps à Paris

« Je suis née en Russie en 1919 dans une famille d’intellectuels. »Maria, ses parents et son frère sont russes. Son père, militaire, à la révolution est restée fidèle au Tsar. Sa mère, Natalia Romanovska, pianiste promise à une grande renommée. Ils font des séjours pour ou moins longs à Paris selon les dangers encourus. C’est lors du dernier séjour à Paris qu’elle tombe amoureuse de Viktor Fiodorov que son père tient en grande estime. Ils sont amoureux, fougueux et se fiancent. Avec l’accord chaleureux des parents. Pourtant ils doivent retourner en URSS, pressé par son frère Aleksei qui soupçonne les membres du NKVD de les appréhender très prochainement. « Je ne t’abandonnerai pas, murmura-t-il. Tu le sais, n’est-ce pas ? » Ce sont les dernières paroles de Viktor

Les voici dans leur nouvel environnement fait de privations et d’angoisse lorsqu’elle se découvre enceinte. Le réaction de Viktor n’est pas celle qu’elle attendait « Sans un mot Viktor tourna les talons ».

Plus tard, d’autres bruits de pas se font entendre et cinq hommes en uniforme de la police secrète se présentent, accompagnés de Viktor « Ivan Romanovski ! Vous êtes accusé de trahison contre l’État et Joseph Vissarionovitch Staline ! Suivez-nous sans opposer de résistance ! ». Olga, désignée par Viktor lui-même, est embarquée elle aussi, direction le goulag aux confins de la Sibérie. Son père sera exécuté. La purge stalinienne est en route. « Ton fiancé ?… Espèce de grosse vache ! Imbécile ! C’est un agent spécial du NKVD Et un des meilleurs ! »

Quinze années de goulag, quinze années d’enfer par la « grâce » de son fiancé. Elle y a accouché d’une petite fille qui lui a été enlevée pour la donner à un couple après un an auprès d’elle. Elle a résisté malgré cela. « Maxime Gorki a dit que la Sibérie était la terre de la mort et des chaînes. A juste raison. Sauf qu’il n’y avait pas de chaînes. A quoi bon ? Personne ne se serait risqué à fuir ce trou perdu, il ne serait arrivé nulle part. Tenter de s’échapper relevait du suicide. Parcourir des centaines et des centaines de kilomètres à travers cette forêt vierge aurait eu raison de toute créature vivante. Quelques vingt millions de personnes ont connu le goulag. Très peu ont survécu à cette monstrueuse fabrique de mort. »

Les conditions de vie au goulag, l’enfermement, les manques, la dureté, l’injustice, la faim, la vermine... je les découvre en écoutant Maria raconter sa vie à une jeune journaliste, Olga Lachaise, envoyée par son journal Le Point. Elle doit écrire un long article sur cette survivante de quatre vingts ans qui a échoué, sur les ordres russes, dans un sanatorium à Toulon.

La propre vie d’Olga frise le mélo et j’ai eu quelques craintes sur le déroulement du livre. Las ! Mes craintes étaient vaines. Les dix jours qu’Olga passe à écouter Maria Koltchak raconter sa vie, les dénonciations pour un rien ou sans raison, des suppôts du Petit Père des Peuples, les conditions de vie inhumaines du goulag et encore et toujours, la peur de la délation qui peut vous envoyer en Sibérie ou dans une fosse commune. La fin donne un autre angle de vue sur la vie d’Olga.

Lorsque Olga demande à la vieille femme de s’exprimer en russe, celle-ci répond « Quand je pense en russe, plus encore quand je prononce des mots russes à haute voix, je sens l’air se rafraîchir… l’hiver revenir et, avec lui, la Sibérie, la Taïga ;.. Le froid me ferre... »

Jelena Bačić Alimpić, grâce aux éditions Serge Safran, voit son premier roman traduit et publié en France et… Quel livre passionnant que je n’ai pu lâcher avant le point final. Le titre résonne tristement après ma lecture.

« Ma libération est intervenue à la fin de l’année 1953. Personne ne nous avait dit à nous, les prisonniers, que Staline, l’un des plus grands criminels de l’Histoire, était mort… Je me demandais comment il se pouvait qu’un homme jouisse d’un pouvoir tel que nul n’avait osé, de son vivant, s’opposer à lui, ni prévenir les crimes et bains de sang qu’il commettait…. Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Staline avait liquidé un million d’innocents en seulement trois ans… On l’estime supérieur à vingt millions. »

Rappel vers L’archipel du goulag de Soljenitsyne dont je n’ai lu que le premier tome



Un des bons livres de ma rentrée littéraire 2019


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Dernier printemps à Paris

J'ai passé un très agréable moment de lecture! Merci à Masse critique!



Olga, l'héroïne, est envoyée dans un sanatorium de Toulon pour écrire un article sur Maria, ancienne déportée du goulag...



L'histoire de Maria est très poignante et forte... Trahie par l'homme qu'elle aimait, Maria va passer plus de dix années au goulag, et y survivra. Et il y a l'après... Elle parvient à avoir un semblant de vie, grâce à l'Espoir... Celui de retrouver sa fille Sonia, née dans l'enfer sibérien...



Maria a survécu à tant de malheurs... On compatit, on se demande si dans la réalité un être humain peut encaisser autant de coups durs...



L'histoire de la Russie à l'époque stalinienne est la toile de fond qui donne encore plus de force dramatique au récit. On s'attache aux personnages, surtout à Maria.



Ce roman est très bon, mais on peut être gêné par quelques invraisemblances dans le récit qui devient, par moments - et malheureusement - un peu "tiré par les cheveux".
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Dernier printemps à Paris

Quel périple que celui de Maria dans ce premier roman de Jelena Bacic Alimpic, agréablement traduit du serbo-croate par Alain Cappon !



Une vie dantesque qui commence pourtant dans la beauté du printemps parisien où la toute jeune Maria Romanovska découvre la folie de l’amour dans les bras du jeune Viktor Fiodorov, Ce jeune émigré russe a gagné la confiance de toute la famille du Général Romanovski, ex-garde blanc de la Russie impériale ayant dû fuir à Paris pour cause de purge stalinienne. Ce printemps parisien sera le dernier de Maria, qui dès son retour en Russie organisé par son propre frère, sera déportée dans un Goulag aux confins de la Sibérie, cette immensité blanche et glacée où les murs sont inutiles tant il est impossible de survivre dans cette taïga hostile, plus meurtrière que les armes des gardiens. Travail forcé, humiliations, épuisement, malnutrition, brimades perpétuelles, et pire encore, seront le quotidien de celle qui s’appelle désormais Maria Koltchak.



Ce quotidien nous le découvrirons en même temps qu’Olga Lachaise, jeune journaliste dépêchée par l’hebdomadaire Le Point, pour enquêter sur la vie de cette vieille femme russe, internée en psychiatrie à Toulon depuis près de trente ans ! Olga elle-même n’a pas eu une enfance facile, placée dans un orphelinat parisien, jusqu’à ce qu’un professeur de musique la repère pour son talent brut de pianiste et l’adopte. Olga connaît alors une jeunesse heureuse de concertiste de talent, jusqu’à ce que son père adoptif décède. Elle se marie pourtant et connaît le bonheur d’être mère, tout en se désolant de la distance dans laquelle la tient le père de son fils.



Voilà bien des éléments classiques, qui frisent le mélodrame, s’il n’y avait cette histoire qui se déroule sur les dix jours où Olga va devoir enquêter sur Maria Kolktchak au sanatorium de Toulon et nous plonger avec elle dans le récit de la vie dans ces camps de concentration russes, où Staline a réussi à faire disparaître près de 20 millions de personnes, tous prétextes confondus. Nous revivons ainsi aux côté de Maria qui raconte, jour après jour, ces temps de délation organisée et de terreur qui broyèrent définitivement des vies sans autre justification que la paranoïa du “Petit père des peuples”.



Nous sommes emportés dans les péripéties de la vie de Maria, revenue à Moscou après la mort de Staline, et pour terribles qu’elles soient, elles ne manquent pas de nous happer, nous laissant hébétés devant la description de la sauvagerie humaine, de la félonie qui prévaut quand la soif de pouvoir s’en mêle. Le récit de la quête insensée de Maria pour retrouver sa fille née au Goulag, puis enlevée après une petite année ensemble au camp, provoque chez le lecteur des sentiments qui sont à la mesure de cette vie marquée par la trahison et l’espoir.



Ce premier roman traduit en français est un moment de lecture passionnant et révélateur de cette période sombre de l’histoire de l’URSS, sous le sceau de la barbarie stalinienne.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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