AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jens-Martin Eriksen (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Nani

« Assis là, torturé, balbutiant, à l'écoute de M. Gainsbourg, la fatigue à fleur de peau, si proche de la mort, ayant trop forniqué, avec mes yeux de merlan frit. Toujours aussi minable et con. »



Ainsi commence le roman de Jens-Martin Eriksen. Une chose est sûre, d'entrée de jeu, il me prend par les sentiments, me cite Gainsbourg, et affiche mon vrai visage, minable et con. Dès cette première approche, seul sur mon banc, un cygne blanc qui me regarde d'un air dubitatif, je sens, je sais, que je vais l'apprécier. Parce qu'il y a probablement du moi à l'intérieur, il y a la déchéance d'un homme amoureux qui se pose devant sa machine à écrire et qui ne tape plus, submergé par ses sentiments. Ceux pour Nani, cette belle Nani, sa putain son amour, son putain d'amour. Alors au milieu de volutes salvatrices, il rêve, il chie, il écoute Herbie, il boit des bibines fraîches. Mon univers. D'ailleurs, je me demande pourquoi je n'ai pas encore écrit cette histoire… Maintenant, c'est trop tard. Nani est passée par là et a succombé, mes désirs devenus chimères, ma vie oubliée. de toute façon, je n'étais pas assez - ou trop - pour elle, bandante Nani avec son cul qui ondule entre les pages jaunies.



« C'est vraiment l'histoire, l'histoire de mon propre cul, cagué par moi et pour moi, la douleur en ce qui me concerne est insupportable mais disparaîtra sûrement, elle aussi. C'est en tout cas ici mon espoir, juste avant le gong, en ce moment où je viens d'être mon propre évènement mondial et où je vous remercie de votre participation. La seule chose qui me reste ce soir est une douleur au cul. »



Mais je sais que les histoires de mon cul ne vont pas t'emballer plus que ça. A la place, je te parlerai de cette bière fraîche et danoise comme l'auteur que je suis en train de boire sans saveur. Une bière noire comme l'âme qui me transperce, sombre comme les obscures pensées qui s'égrènent dans cette putain de vie. Je ne vais d'ailleurs pas te la conseiller, le roman non plus, bien que j'ai adoré le livre, mais pas la bière, parce que ce livre n'est pas pour tout le monde, il ne s'adresse qu'à une mini-niche de lecteurs, ceux qui ont des poils dans le cul et une fourrure de bison. Parce qu'il est question de quoi en fait dans ce roman ?



De l'essentiel de la vie, l'essence de ma vie : une queue, une chatte, mon univers bestial et une explosion à faire mouiller de plaisir la petite sirène de Copenhague qui reste pourtant tant de marbre depuis si longtemps… alangui sur son port attendant le porc qui viendrait lui chatouiller le clito. Oui, la crudité fait partie de ce roman, la vulgarité comme la poésie de l'éjaculation. Prends cela comme une mise en garde. Ainsi je t'éviterai de faire une mauvaise rencontre, aux détours de ces quelques pages anonymes, avec ces mots, ce sexe, ce foutre et ce jus qui coule entre ses cuisses…



Avec ce roman en poche, j'irai bien faire un tour au Danemark. Entendre les mouettes jouir au petit matin. A moins que cela soit la voisine, je sais plus, en terre inconnue je n'ai plus mes repères, je ne connais pas de danoises, sont-elles vraiment blondes, combien d'années se sont écoulées sans avoir fait jouir une femme, combien de mois en mer avant d'être rattrapé par l'appel de la taverne… Mais je sais que tu n'es pas dupe, mes divagations ne sont que meubles pour pouvoir te laisser le temps de lire quelques citations, et te confirmer que ce roman n'est pas pour toi. Juste pour des pauvres types, la gueule minable qui écoute de temps en temps Gainsbourg et encore plus Herbie Hancock.



Mais, il faut avoir un certain talent littéraire pour déchaîner les clitoris juteux, ma raison d’être, de pauvre être qui erre dans les fantasmes autour d’une bière qu’il n’a pas aimée mais d’une chatte si parfumée. Tout cela est bien dégueulasse, je ne parle pas que de cette bière mais aussi des convenances de cette société ou il faut toujours paraître être un autre type que celui qu’on est au fond de soi. Pauvre type qui erre dans sa bibliothèque et qui a découvert cet écrin de non-poésie avec pourtant une couverture si laide qu’il en ferait gerber sa bière danoise. Heureusement, Nani n’est plus là, elle ne peut voir la déchéance humaine et misérable d’un minable et con à la fois.
Commenter  J’apprécie          434
Nani

Comme la littérature danoise ne se limite pas à Jørn Riel, j'ai essayé un autre auteur danois. En effet l'écriture de Jens-Martin Eriksen est différente même si le personnage central est aussi seul que les héros de Jørn Riel au milieu de Groenland.

Derrière sa machine à écrire, il se parle à lui même où il imagine parler à ses partenaires sexuelles, mais il ne tape pas à la machine.

Jens-Martin Eriksen a bien su montrer l'état d'âme de ce écrivain dans la déchéance,c'est le seul intérêt du livre.
Commenter  J’apprécie          252
Anatomie du bourreau

Voici le récit d'un homme quelconque, qui pourrait, semble-t-il, être vous ou moi et qui va progressivement se transformer en bourreau.

L'auteur énonce une série de petits faits, de petites actions de moins en moins anodines, qui petit à petit amènent le protagoniste à une conduite complètement déshumanisée.

Comment devenir un monstre de la manière la plus ordinaire qui soit...
Commenter  J’apprécie          50
Anatomie du bourreau

Pour répondre aux critiques plus que bof (!!) de "La vague", je conseille vivement cet ouvrage glacial très bien écrit qui explique tout naturellement comment devient on un monstre, l'air de rien. . 6 ou 7 ans après l avoir refermé, j'en garde la marque, bien imprimée quelque part...
Commenter  J’apprécie          40
Anatomie du bourreau

Ce récit montre comment un citoyen "ordinaire" va devenir un milicien et un bourreau. Les jeunes membres de cette milice sont formés et conditionnés. On leur répète que "tout ça a été pensé".

La milice est chargée de regrouper les hommes de certains villages, les convoyer et les exécuter en forêt, à l'abri des regards.

Les miliciens entendent de leurs encadrants :" Ce n'est rien d'autre qu'un travail dont, que voulez-vous, il faut se charger". L'exécution est un geste comme un autre que quelqu'un doit faire.

L'auteur ne situe ni dans le temps, ni l'endroit où a lieu ce génocide. Est-ce dans les Balkans? Est-ce en Tchétchénie? Personnellement, j'aurai aimer en savoir plus.
Commenter  J’apprécie          30
Anatomie du bourreau

L'auteur joue très bien du détachement, de l'anonymat. On ne connaît aucun nom, aucun lieu. Les personnages sont quasiment dépersonnifiés. Ils n'existent que pour la fonction qu'ils remplissent. Le récit se déroule lentement, inexorablement, entraînant tout le monde sur le chemin de la monstruosité. Comment devenir un monstre... Obéir aux ordres. Y prendre un certain plaisir, ou à tout le moins considérer que cela fait partie du "jeu". Finalement, le titre est embêtant en ce qu'il annonce la couleur.
Commenter  J’apprécie          20
Les pièges de la culture. Les contradictions ..

Une exploration nordique du concept et de la réalité supposée du multiculturalisme.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jens-Martin Eriksen (21)Voir plus

Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
97 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}