Après avoir pris possession de tout l'espace, après l'avoir annexé pendant dix-huit ans, notre enfant nous le restituait du jour au lendemain, comme une scène de théâtre sur laquelle plus aucun acteur n'osait monter de peur d'y oublier son texte. Son absence trônait au milieu de chaque pièce, arrogante, indéboulonnable, fière de son œuvre. Tout était à reconstruire : le volume sonore, le rythme de nos soirées, le samedi matin, la chambre vacante.