AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jérôme Delaplanche (49)


Jérôme Delaplanche
dans La Tribune de l'Art, 3 novembre 2021

Ce qu’on appelle études décoloniales (ou post-colonial studies) ne sont pas des recherches universitaires comme d’autres – qui étudieraient, comme on pourrait croire, le phénomène de la décolonisation. Il s’agit en réalité d’un militantisme politique dont l’objectif unique est une mise en accusation de l’Occident par une insistance obstinée sur son passé colonial et esclavagiste. La dimension morale et psychologique est centrale dans la définition. L’objectif de l’approche « décoloniale » n’est pas d’ordonner des faits dans une perspective historique mais de prononcer des jugements de valeur pour en définitive dire du mal de la civilisation occidentale et uniquement de celle-ci. Ce n’est pas une recherche de vérité mais un travail de sape. Cette idéologie progresse aujourd’hui avec une virulence spectaculaire dans l’organisme déjà bien fragilisé (on dit « déconstruit ») de la pensée occidentale [2].
Or, et c’est l’évidence même, l’esclavagisme, les conquêtes territoriales et la colonisation sont des phénomènes mondiaux et transhistoriques. L’Occident n’y a joué qu’une part ; l’Islam aux VIIe et VIIIe siècles (le fameux Jihad, la guerre sainte) ou les Mongols de Gengis Kahn au XIIIe siècle ont été bien plus actifs et bien plus ambitieux.
Les cités helléniques ont colonisé le bassin méditerranéen. Marseille est une colonie grecque.
L’Empire romain est le résultat de la colonisation de l’Europe. La Gaule a été colonisée par Rome pendant cinq siècles pour son plus grand bien, permettant ainsi le développement de son économie et l’essor d’une nouvelle civilisation. Pourtant, la conquête de la Gaule par Jules César a entraîné la mort d’un million de Gaulois et la réduction en esclavage de plus d’un million de personnes.
L’empereur du Mali au XIVe siècle, Mansa Moussa, est devenu un puissant empereur parce qu’il avait colonisé tous ses voisins lors de ses conquêtes en l’Afrique de l’Ouest : Gambie, Guinée, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Niger et Sénégal.
Les Arabes ont colonisé tout le Maghreb et l’Espagne. Ils sont restés sept cents ans en Espagne ce qui est bien plus que les 132 ans de la France en Algérie. Et ils sont toujours en place au Maghreb.
Le Québec est le résultat de la colonisation de l’Amérique du Nord par la France.
Les Balkans et autres pays de la région ont été colonisés cinq siècles par l’Empire colonial ottoman jusqu’en 1913. (Ce sont donc des Européens colonisés par un empire musulman).
En Asie, le Japon a colonisé la Corée de 1910 à 1945.
La colonisation est le mouvement naturel de l’histoire. Chacun fut colonisateur ou colonisé selon les périodes de l’Histoire, selon sa force.
Or, et c’est là tout l’enjeu, le progressisme a réussi à imposer dans les esprits occidentaux une mutation paradigmatique cruciale : la force n’est plus une valeur positive. Dès lors, les notions de conquête, d’aventure, de puissance ne sont plus comprises, elles ne sont plus moralement admises. La critique de la colonisation devient alors une volonté de réécrire l’histoire à l’aune de la morale d’aujourd’hui.
Mais le véritable coup de génie du progressisme est d’avoir réussi à faire que ce basculement intellectuel s’applique uniquement à l’histoire européenne. Les décoloniaux peuvent alors tenir à l’endroit des autres peuples un discours victimaire, s’attachant à décrire systématiquement la souffrance des peuples dominés par les Occidentaux. Cette souffrance a existé, personne ne le conteste, mais il y a une immense différence entre étudier les situations historiques, comme la souffrance des peuples dominés, et utiliser cette souffrance pour accuser la civilisation occidentale d’être ontologiquement criminelle. Les décoloniaux font comme si tous les peuples du monde n’avaient pas partagé cette aspiration à la domination et comme si beaucoup d’entre eux ne l’avaient pas un jour ou l’autre violemment exercée.
L’histoire est alors instrumentalisée pour devenir une arme morale : faire le partage entre le bien et le mal, entre les méchants et les gentils. Cette moraline est désormais parfaitement assumée par certains historiens progressistes. Ainsi, selon Sylvie Thénault, agrégée d’histoire et directrice de recherche au CNRS, s’exprimant à Science-Po : « Être historien, c’est donner de la signification au passé et en proposer une vision. Une fonction de l’historien est de distinguer le vrai du faux, mais aussi le légitime de l’illégitime, les coupables des non-coupables. » En étant moraliste, la lecture historique en devient extraordinairement caricaturale, biaisée et malhonnête.
[…]
Mais le plus frappant reste la soumission des institutions et des intellectuels aux caprices émotionnels d’une petite minorité d’individus endoctrinés travaillant avec acharnement à une grande épuration de l’Histoire sur l’autel de la probité morale. Guidés par une volonté d’interdire ce qui n’est pas conforme à l’idéologie politiquement correct, ces derniers veulent chasser de l’espace public tout ce qui peut « offenser ». Nous sommes tombés au niveau des talibans qui ne supportent pas ce qui est contraire à leur vision du monde.
Pierre Jourde, écrivain, professeur d’université et critique littéraire, publia en 2019 dans L’Obs une tribune éloquente à cet égard : « Notre époque a la passion de la censure, et désormais cette censure n’est plus la vieille censure réactionnaire de droite, elle est presque exclusivement pratiquée par des gens qui se réclament de la gauche et du progrès, et exercent un véritable terrorisme intellectuel. C’est un retournement historique, qu’on étudiera lorsqu’on fera l’histoire des mentalités et des idées au XXIe siècle. Au nom du progrès, de la gauche, du Bien, on persécute et on empêche de parler ou de travailler des écrivains, des artistes, des journalistes, des intellectuels. »
Charlie Hebdo a pris acte lui aussi aujourd’hui de ce grand retournement. Il concède désormais que la censure a changé de camp. Dans son éditorial du 7 janvier 2020, « Les nouveaux visages de la censure », le chef de la rédaction expliquait qu’il y a « trente ou quarante ans », le politiquement correct « consistait à combattre le racisme ». Mais tout a changé. « La gauche anglo-saxonne a inventé le politiquement correct pour faire oublier son renoncement à lutter contre les injustices sociales. La lutte des classes, trop marxiste à ses yeux, a été remplacée par la lutte des genres, des races, des minorités, des sous-minorités et des micro-minorités. »



Commenter  J’apprécie          448
l'originalité des oeuvres de Charles Parrocel, par rapport à celles des autres membres de sa famille réside dans ses choix iconographiques liés aux scènes de batailles, héritage de son père Joseph qui fut également son maitre.
Commenter  J’apprécie          20
a défaut de dates précises nous pouvons répartir sa production en deux grandes époques: les encres les plus chargées durant son séjour en Italie, les lavis clairs et les crayons réhaussés de craie blanche après son retour à Paris.
Commenter  J’apprécie          10
ce dessin est caractéristique du style plus tardif de l'artiste par son trait libre, nerveux et souvent repris. les contours fluides à la sanguine accentuent les effets de mouvement et de rapidité.
Commenter  J’apprécie          10
Dezallier d'argencille caractérise les dessins de Charles "comme ordinairement arrêté par un trait de plume avec un lavis léger à l'encre de Chine ou au bistre: on en voit d tout faits à la sanguine, extrêmement pochés, mais dune grande manière.".
Commenter  J’apprécie          10
quelle que soit la variété des techniques employées par Joseph Parrocel l'écriture graphique reste identique d'une feuille à l'autre et identifiable comme telle. Un tracé anguleux, presque schématique par moment, un gout pour la forme suggérée plus que décrite, une recherche continuelle des contours avec plusieurs reprises de la même ligne, une certaine négligence par moment dans l'achèvement de certaines parties caractérisent son travail graphique.
Commenter  J’apprécie          10
signé et annotée fecit ce qui est rare chez l'artiste cette feuille présente toutes les caractéristiques du style de Jif: l'étagement des figures sur des socles de pierre, l'élégance nerveuse des silhouettes, l'écriture hâtive des frondaisons ainsi que la vigueur du pinceau.
Commenter  J’apprécie          00
ses modèle avoués oint les maitres su seicenti.
Commenter  J’apprécie          00
les paysages en arrière plan ou plus rarement, traité de manière isolée font la part belle au minéral: monts ou rochers. une ligne pour le sol, quelques pierres, un palmier en forme d'ombrelle ou les boucles d'un feuillu suffisent à situer la scène.
Commenter  J’apprécie          00
Quels que soient le médium et le sujet illustré, l'artiste demeure fidèle à certains types formels: une manière d'articuler les membre, une prédilection pour des silhouettes graciles comme privés d'ossature, de petites têtes ovoïdes prestement enlevées, des putti ballonnés. Que dire encore du bouillonnement des étoffes ou à l'inverse de la cassure schématique des plis, sinon qu'ils suggèrent d'une oeuvre à l'autre une parfaite unité de style.
Commenter  J’apprécie          00
si le choix des moyens ne correspond, semble-t-il à aucune distinction d'ordre thématique ou chronologique, l'artiste n'adapte pas moins son outils auwx finalités de son étude.
Commenter  J’apprécie          00
c'est avec un bonheur évident qu'il se joue des techniques humides, opposant avec force le lavis de bistre ou de carbone aux touches d'encre opaque appliquées à sec à peine humide. Il varie parfois, associant plume et pierre noire ou encore plume lavis et graphite. mais il s'agit le plus souvent d'interventions mineures, donnant au crayon ou à la plume un rôle indicatif.
Commenter  J’apprécie          00
il oppose les encres soit par grande masses lavées, soit par petites touches griffées de plume.
Commenter  J’apprécie          00
la facture rapide témoigne d'une grande liberté d'expression: l'artiste trace, généralement à grands traits, ses figures et noircit les ombres de fortes hachures parallèles.
Commenter  J’apprécie          00
Dessinateur inventif et prolixe JIF a légué à la postérité un oeuvre dont l'importance le dispute à la variété.
Commenter  J’apprécie          00
les instruments et matériaux du dessinateur se divisent en deux grandes catégories: pierre noire ou sanguine réhaussé ou non de craie blanche, ou alors plume et encire brune, lavée de gris et plus rarement de brun
Commenter  J’apprécie          00
de ce vaste répertoire ressort un motif récurrent: la figure enfantine.
Commenter  J’apprécie          00
Dessinateur inventif et prolixe JIF a legué à la postérité un oeuvre dont l'importance le dispute à la variété.
Commenter  J’apprécie          00
Catherine Loisel souligne qu'il fit ainsi un grand nombre "d'études finies pour des figures isolées de ses tableaux".
Commenter  J’apprécie          00
La plupart des dessins d'Etienne sont exécutés à la pierre noire avec des rehauts de craie blanche.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jérôme Delaplanche (11)Voir plus

Quiz Voir plus

QUIZ FINAL DÉFI BABELIO JUNIOR 2022-2023

Beurre breton et sucre afghan : Que représentent les pousses de lentilles (sabzeh) lors du norouz, le repas traditionnel afghan où chaque aliment veut dire quelque chose ?

l'amour
l'abondance
la guérison
la renaissance

30 questions
21 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}