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Citation de GeraldineB


Le plateau tibétain était bien connu des naturalistes et les récits des nombreuses expéditions scientifiques de la première moitié du XXe siècle le décrivent comme le plus grand jardin zoologique naturel qui se puisse trouver, l'un des derniers paradis où abondent ours, loups, gazelles, antilopes, daims musqués, kyangs*, etc. Ayant parcouru le pays d'est en ouest au cours de nombreux séjours depuis plus de vingt ans, nous devons nous rendre à l'évidence que ce grand jardin zoologique est aujourd'hui réduit à une peau de chagrin. Si l'on aperçoit encore parfois une ou deux antilopes ou quelques kyangs dans le lointain, il est certain que la vie sauvage a pratiquement disparu du Tibet.
L'une des raisons est l'exploitation systématique des terres à laquelle se livrèrent de 1960 à 1980 les communes agricoles soumises par Beijing à un rendement qui dépendait seulement de leur surface et non du terrain lui-même. L'équilibre écologique des Changthang reposait sur une population peu nombreuse et transhumante. Elle permettait aux pasteurs de nourrir leurs troupeaux de yaks, de moutons et de chèvres tout en laissant suffisamment d'espace pour la faune sauvage. Cet équilibre précaire fut remis en question notamment en Amdo et au Kham par des transferts massifs de population chinoise qui vinrent gonfler les communes populaires et le cheptel a été multiplié par 100 du fait de l'élevage intensif. Dans leur grande majorité, les Tibétains n'étaient pas chasseurs, ils respectaient les principes bouddhistes et la vie sous toutes ses formes. Tuer des animaux, surtout pour le plaisir, était un acte négatif aux conséquences graves. Les Chinois, peu habitués à vivre dans un environnement naturel, se prirent de passion pour la chasse si on peut appeler chasse l'extermination de tout ce qui bouge avec notamment le massacre de troupeaux entiers de kyangs ou la traque sans merci des derniers léopards des neiges.

*Hermione ou âne sauvage du plateau tibétain.
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