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Citation de Denis3


Aurélie rappela Matthieu qui fut soulagé et lui reprocha presque d'avoir dressé un tableau apocalyptique d'une situation parfaitement maîtrisée. Elle ne se donna pas la peine de répondre.
- Alors, tu arrives quand ?
Matthieu lui fit remarquer qu'il n'y avait plus d'urgence et qu'il était très occupé par les préparatifs de la saison et puis s'il débarquait comme ca, brutalement, ca risquait d'inquiéter son père, pour rien, il croirait peut-être à une visite d'adieux, il fallait ménager son moral et Aurélie fut incapable de se contrôler plus longtemps, elle lui dit qu'il n'était qu'un petit con répugnant d'égoïsme, un petit con aveugle qui espérait au fond de lui que son aveuglement finirait par lui valoir l'absolution, mais que jamais il ne serait absous de ce qu'il était en train de faire, et s'il devait l'être, ce ne serait pas par elle, elle n'était pas leur mère qui persistait à voir en lui un chérubin qu'il fallait préserver coûte que coûte d'une douloureuse confrontation avec les horreurs de l'existence, comme si c'était lui qui était au fond le plus à plaindre, comme si sa sensibilité à fleur de peau, l'exquise sensibilité qui était apparemment son privilège exclusif, le dispensait d'accomplir ses devoirs les plus fondamentaux, les plus sacrés, elle ne voulait même pas lui parler d'amour et de compassion, c'étaient des mots qu'il était incapable de comprendre ...

(pp.119-120)
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