Cette harmonie céleste n’était brisée que le week-end, quand Pierre-Emmanuel Colonna rejoignait Annie et qu’il fallait supporter leurs ébats sataniques. Leur endurance était inimaginable. Ils faisaient un bruit monstrueux, Pierre-Emmanuel ahanait et éclatait parfois d’un rire incongru, Annie poussait des hurlements et elle était, de surcroît, terriblement bavarde, annonçant à haute voix ce qu’elle avait envie de faire, et qu’on lui fît, et ce qu’on était précisément en train de lui faire et à quel point elle avait apprécié ce qu’on venait juste de lui faire, si bien qu’on avait l’impression d’assister à la retransmission radiophonique d’un match, un match obscène et interminable, commenté par un journaliste hystérique.