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Citation de migdal


Pendant l'hiver de 1873 le général L'Hotte rend visite à son maître Baucher, qui agonise chez lui, rue Amelot. Cela fait quinze jours que le fondateur de toute l'équitation moderne, étendu sur son lit, ne mange plus. Le génie est presque aveugle. Ses jambes, blessées vingt ans plus tôt, le font atrocement souffrir. Sa voix est très faible. L’Hotte s'approche de ses lèvres épuisées.

Baucher lui murmure : « Travaillez le bridon avec suite, vous verrez qu'il est plein de bonnes choses. Que la résistance soit en haut, en bas, à droite, à gauche, partout le bridon donne le moyen de la dominer. Le bridon, c'est si beau ! »

A cet instant, Baucher prend la main de son élève, la main de bride, il l'immobilise dans la bonne position, dit : « Rappelez-vous toujours ça », puis il la rapproche de sa poitrine et ajoute : « Jamais ça ! »

Un cavalier paralysé qui va mourir et trouve en lui assez d'énergie pour faire, une dernière fois, l'éloge du bridon est fin prêt à galoper jusqu'au ciel. Ce n'est plus une balade, c'est un emballement. Le dernier.
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