Dès 1871 et l'élection d'une assemblée à majorité monarchiste, la question du régime est posée. Quand bien même il y a des accords temporaires, il est évident que tôt ou tard, il faudra choisir. C'est seulement en 1879 que la chose paraîtra définitivement fixée, les républicains se plaçant seuls aux commandes de la République.
La franchise du comte de Chambord a probablement évité à la France les malheurs d'une révolution supplémentaire.
Un propos tenu au chargé d'affaires français, le marquis de Gabriac, le 13 aout 1871, à propos des "provinces perdues", est éclairant: " Si nous tenons à une paix durable, nous avons commis une erreur en reprenant l'Alsace et la Lorraine. Car ces provinces nous mettent plutôt dans l'embarras, c'est comme une Pologne qui aurait la France derrière elle..." Bismark vit dans la conviction que la France va très rapidement tenter de prendre sa revanche. Il ne prépare donc pas la paix européenne, mais la prochaine guerre.
Dès 1848, "Henri V" se prononce pour l'union des royalistes. On commence sous la Seconde République à parler de "fusion". Les pourparlers continuent sous le Second Empire. Les exigences des Orléans sont essentiellement l'assurance que la monarchie soit constitutionnelle et l'adoption irrévocable du drapeau tricolore. Même quand les contacts se multiplient, "Henri V" reste intransigeant sur cette question du drapeau.
Les républicains au pouvoir veulent en quelque sorte refonder de l'intérieur un régime dont ils n'ont longtemps habité que la périphérie.
Thiers veut gouverner sans la tutelle d'un souverain, et il attendait déjà de Louis-Philippe qu'il «règne et ne gouverne pas». Mais il sent également que la restauration monarchique serait une aventure sans lendemain, nuisible à la nation parce que non désirée par elle.
(le 24 mai 1873) Une motion de défiance envers le gouvernement est adoptée de justesse. Thiers démissionne et le légitimiste Mac Mahon est élu à sa place. Le «24 mai» est consommé. La voie semble désormais libre pour une Restauration.
Le compromis est peu vendable politiquement, mais il est indispensable pour gouverner.